J’entends souvent dire au sujet des enfants, et de ma fille en particulier:
« elle/il est timide »
« elle/il fait sa/son timide. »
Dès qu’un enfant ne saute pas au cou de l’adulte, quand il se réfugie vers son parent ou juste qu’il ne veut pas faire un bisou sur demande, on lui colle cette petite étiquette !
Qu’est-ce que ça veut dire être timide ?
Selon Robert (le dictionnaire, pas mon tonton Robert. L’ancêtre de Wikipédia) :
« Timide : qui manque d’aisance et d’assurance dans ses rapports avec autrui. Qui manque d’audace, de vigueur, d’énergie. »
Alors, prenons l’exemple de ma fille :
Est-ce qu’elle manque d’aisance et d’assurance dans ses rapports avec autrui ?
Quand je la vois raconter sa vie (et la notre!) à son animateur de centre de loisirs, à l’épicier du coin ou à la boulangère… Je me dis que non.
Peut-être qu’elle manque d’audace, de vigueur ou d’énergie alors ?
Franchement, parfois j’aimerai.
Alors qu’est-ce que ça veut dire ?
Qu’est-ce qui se cache derrière ce petit (gros) mot : la timidité ?
Tout d’abord, pourquoi dit-on aussi souvent d’un enfant qu’il est timide ?
Lorsqu’on rentre en relation avec quelqu’un, avant le contact, le « bonjour », le sourire, il y a le « pré-contact » : on analyse, on évalue, on se prépare.
Est-ce que je le connais ? Dans quel contexte ?
Sommes nous proches, intimes ou juste des connaissances ?
Est-ce que j’ai envie de lui parler ?
Est-ce que je suis prêt(e) à entrer en contact ?
Chacun est différent.
Certains vont entrer facilement en contact, d’autres auront besoin de plus d’observation.
Selon le moment de la journée, selon l’humeur du jour, on sera plus ou moins enclin à entrer en relation.
Par exemple, moi, sur le trajet pour aller au boulot, j’aime bien être seule, dans ma bulle, tranquille. Du coup si je croise quelqu’un avant d’être arrivée, j’ai pas vraiment envie de discuter.
Alors que, une fois au boulot, j’aime bien papoter avec mes collègues.
Ça ne veut pas dire que je suis timide dans la rue et pas au travail.
Laissons nos enfants prendre leur temps.
Nos petits loulous sont en pleine construction de leur identité, de leurs repères, de leurs confiances (oui il y en a plusieurs des confiances!). Laissons leur le temps !
Sont-ils obligés de dire bonjour à tout le monde mécaniquement ?
De faire des bisous sans en avoir envie ?
De parler à quelqu’un qu’ils ne connaissent pas ou pas bien ?
D’ailleurs, nous, pourquoi on se force à le faire ?
Ah, oui, la politesse
Et si on privilégiait plutôt la sincérité ?
Si on prenait le temps de se dire un véritable « bonjour » ?
Celui qui est dit librement, qui vient du cœur, qui parle de nous et qui ouvre la porte à une vraie relation
Quand on dit d’un enfant qu’il est timide, on lui colle une étiquette.
Serait-ce un joker pour se rassurer face à la sincérité de l’enfant ? Sincérité qui nous fait défaut dans nos rapports réglementés, policés aux autres.
Souvent, cette étiquette, l’enfant va la garder, la prendre pour lui et se construire avec.
Attention aux étiquettes, attention à tous les « Tu es » !
Petite, j’ai rapidement eu cette étiquette de « timide ». En plus je rougissais facilement alors là, jackpot !
« Je suis timide et ça se voit ! »
Le rougissement, le mal au ventre, la transpiration, le cœur qui bat la chamade, les jambes qui flageolent… Ce sont des manifestations de notre stress face à une situation nouvelle.
Notre corps se prépare à réagir. Ces symptômes sont plus ou moins marqués et varient selon la situation.
Mais est-ce de la timidité ? Pas selon mon pote le Robert.
On est nombreux à se considérer comme timide. Qu’est-ce que ça veut dire vraiment ?
Est-on obligé de garder cette étiquette ?
Je ne pense pas.
Au lycée, j’étais incapable de lever le doigt pour poser une question, incapable de faire un exposé devant tout le monde.
Ben, non, forcément, j’étais timide !
Plus tard, je continuais de me définir timide et de me sentir timide.
Mais là certains me disaient : « toi ? Timide ! Carrément pas ! »
Alors là, j’étais perdue ! Qui étais-je ?
« Je suis timide » :
cette phrase veut dire que ça me définit, que je suis timide tout le temps.
Alors non, stop !
On peut se sentir plus ou moins à l’aise selon les situations.
On a tous nos points forts et nos points faibles ou plutôt nos axes d’amélioration.
Oui, dans certains cas j’ai besoin de plus de temps pour rentrer en contact, pour me préparer, pour apprendre, pour me sentir compétent.
Et alors? Pourquoi pas?
Prenons ce temps pour nous, pour nous sentir en lien.
Laissons à nos enfants le temps dont ils ont besoin pour aller vers les autres.
Arrachons toutes ces étiquettes qui nous collent à la peau et nous limitent!
Soyons libres d’être qui on veut !
Alors dis moi, tu es timide toi ?
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2 Commentaires
je trouve votre site génial pleins de choses très intéressante
merci
ca me donne des nouvelles clefs pour mon développement personnelle
a la maison il y a l’amélioration de la semaine gâteaux de basse sauf l’amélioration de la semaine surprise tous les lundis
tous les mois pochette surprise 4 euros un petit jeux un livre et un sachet de bonbon
pour les choses du matin on regarde les cubes pour savoir ce qu’il y a a faire puis on construit au fur et a mesure
j’essaie de nouvelles choses,je voit je garde ou pas
cordialement
nathalie
Merci Nathalie ! C’est bien de tester et de voir ce qu’on garde ou pas! S’approprier les concepts et faire les choses à sa façon. Une bonne manière d’apprendre tout en restant soi-même !