Ces derniers temps je vis une période très particulière et pour le moins inconfortable.
J’avance sur mon chemin de guérison intérieure et j’en arrive à des strates profondes et intenses.
Ces derniers mois je n’ai plus trop l’envie ni l’énergie.
Ni d’écrire, moi qui aime tant ça,
Ni de proposer de nouvelles offres, alors que je fourmille d’idées super chouettes,
Ni de me montrer…
Ces derniers temps, j’ai plutôt tendance à me terrer dans ma grotte pour me reposer.
Je me réveille de temps en temps, régulièrement.
Je suis là, pleinement là, pour mes clients, pour ma famille, pour mes amis…
Et puis je me replis.
Je vis des moments d’intenses présences, de liens, de connexions.
Puis la solitude, toute aussi intense.
Je n’ai pas l’élan pour déployer mes ailes et aller vers de nouveaux projets.
C’est ok, c’est mon rythme, c’est une étape et je n’ai pas envie de lutter sur ce qu’il se passe en moi.
Je n’ai plus envie de me faire violence pour avancer parce qu’il faut faire, encore et encore.
Je n’ai pas envie de lutter contre mon état, contre moi.
Je n’ai pas envie de nier mes émotions, mes sensations, mon ressenti… aussi inconfortables soient-ils.
Au contraire, j’ai envie d’y plonger, pleinement, complètement, malgré la peur et les doutes.
Parce que c’est nécessaire, parce que c’est vital, parce que c’est là.
Ma vie de femme, ma vie de maman, ma vie de thérapeute… m’amènent chaque jour à de nouvelles prises de conscience de ce que j’ai pu vivre… et de ce dont j’ai manqué.
Prendre conscience de ces manques est difficile…
Les ressentir pleinement, les vivre au plus profond de soi, sentir combien c’était douloureux… est une étape intense.
Libératrice, puissante et terriblement intense.
Ce qui est le plus inconfortable là dedans ?
Ce n’est pas de vivre le manque… mais de vivre des moments où quelqu’un, enfin, est là, répond à mes besoins relationnels, me considère, m’accueille telle que je suis… m’aime inconditionnellement.
Parce que sentir cela, ressentir cette réponse si longtemps attendue, espérée, nécessaire, c’est ouvrir une porte que j’avais refermée il y a bien longtemps.
Une porte verrouillée pour continuer d’avancer malgré tout, pour vivre et préserver un tant soit peu de lien.
Cette porte fermée qui m’a permis de tenir, de me construire, de grandir.
L’ouvrir aujourd’hui me confronte à la réalité de ce dont cette enfant que j’étais avait cruellement besoin.
C’est ainsi que je peux aujourd’hui me redéfinir et accéder à un autre niveau de conscience de moi.
C’est ainsi qu’aujourd’hui je crée un autre niveau de relation.
Plus à l’écoute, de moi, de l’autre, de nos besoins, de ce qui nous lie ou nous différencie.
C’est ainsi que je grandis.