
Interview de Sagefamily par FrenchMaman
Discipline positive, éducation positive et bienveillante : ces termes sont partout et chamboulent toutes nos croyances et habitudes en termes d’éducation.
Quelles sont ces nouvelles méthodes et courants qui encouragent parents et professionnels de l’enfance à éduquer autrement ?
FrenchMaman a souhaité recueillir le témoignage de Julie Mathieu du blog SageFamily pour nous aider à y voir plus clair.
Julie, qu’est ce que la bienveillance, la discipline positive, l’éducation positive ?
Il existe plusieurs courants, plusieurs approches.
J’aime la notion de bienveillance et d’éducation positive car le but est de développer le meilleur chez notre enfant, de l’encourager.
Il ne s’agit pas de simples croyances mais de véritables données scientifiques découvertes grâce aux neurosciences qui nous éclairent sur le développement du cerveau de l’enfant.
Finalement peu importe le nom, il s’agit surtout d’une prise de conscience. Lorsqu’on crie, qu’on punit, l’enfant est sous stress et il ne peut pas apprendre. Il ne peut que s’adapter. Lorsqu’on l’encourage et qu’on accueille ses émotions, son cerveau mature.
Le concept de communication non violente a également son importance dans cette façon d’éduquer : apprendre une façon respectueuse de communiquer, d’exprimer son besoin sans blesser l’autre, sans l’accuser. Cette façon de parler permet des relations plus harmonieuses avec les enfants mais aussi au sein du couple et au sein de la société en général. On devrait tous l’apprendre dès l’école !
Je précise que l’éducation bienveillante ce n’est pas du laxisme, ce n’est pas l’enfant roi. Il ne s’agit pas de s’oublier, d’oublier ses propres besoins. Inutile de chercher à être un parent parfait, c’est impossible.
L’idée est d’être à l’écoute des besoins de chacun, des émotions de chacun et de trouver des solutions qui conviennent à tous. C’est ce que Thomas Gordon appelle la solution « gagnant-gagnant ».
Il est important aussi de prendre conscience des capacités de l’enfant en fonction de son âge afin de dédramatiser les comportements et ne pas demander l’impossible.
D’où est venue l’idée de créer SageFamily ?
Sage-femme de profession, je me rends compte durant l’année des 2 ans de mon premier enfant, que je me mets à crier et à m’énerver contre mon petit garçon, ce que je ne voulais pas faire lorsque je m’imaginais dans mon rôle de maman, mais je ne savais pas faire autrement.
J’ai découvert à ce moment-là Isabelle Filliozat, le « déclencheur », et de fil en aiguille je me suis renseignée et j’ai lu beaucoup d’ouvrages sur la bienveillance, la discipline positive, la communication non violente.
2 enfants plus tard, je quitte mon poste de sage-femme à l’hôpital pour travailler en libéral, et je suis en parallèle la formation Isabelle Filliozat « Coach en approche empathique de l’enfant » et me forme pour animer des « ateliers Filliozat », ateliers pour parents et professionnels de l’enfance.
Ayant toujours été attirée par l’écriture, et passionnée par le sujet de la bienveillance, j’avais envie de partager mes expériences de maman en espérant que cela puisse aider d’autres parents.
J’aimerais semer des petites graines de bienveillance chez tous mes lecteurs !
Qu’est-ce qui différencie ton blog des autres blogs traitant de la parentalité et de la vie de maman ?
Ce blog n’est pas un cours théorique. Chaque article raconte une histoire. J’apporte des éclairages et des clés issus de mes lectures et apprentissages, à travers mon quotidien en famille, mes difficultés, mes découvertes et mes progrès.
Être toujours dans la bienveillance avec ses enfants et sa famille en général, c’est possible ?
Sûrement, mais je n’y suis pas encore ! (rires)
Ce n’est pas facile de changer ses habitudes en la matière. Ça bouscule tout ce qu’on a appris depuis notre plus tendre enfance, c’est une grosse remise en question de ce qu’on a vécu, cela représente un travail personnel important.
Être bienveillant ne veut pas dire ne jamais être en colère. Mais je m’appuie sur la communication non violente, grâce à laquelle on peut exprimer sa colère sans accuser l’enfant et sans qu’il se sente responsable de nos affects.
Mais pas de panique, quand on perd sa bienveillance, il est souvent possible de réparer et s’excuser, tout simplement.
Un conseil pour les parents en général, qu’ils adhèrent ou non à ces nouveaux concepts ?
Ne pas se mettre la pression, ne pas vouloir être un super parent, penser à prendre soin de soi, accepter ses faiblesses.
Ne pas avoir peur de s’excuser. S’excuser auprès de ses enfants lorsqu’on perd son sang-froid n’est pas un signe de faiblesse, au contraire. C’est leur montrer l’exemple et les autoriser à ne pas être parfaits eux aussi. Parce que l’erreur est utile, elle fait partie du processus d’apprentissage. Il faut la valoriser et en faire une force.
Et surtout, montrer à ses enfants qu’on les aime et ne jamais oublier le pouvoir d’un câlin !
Découvrez FrenchMaman, créatrice de magnifiques gâteaux de couches : un cadeau de naissance inattendu et plein de surprises 😉