Il y a des jours où franchement la discipline positive, la bienveillance, l’empathie, j’en ai ras le pompon !
Quand je suis fatiguée, que je m’échine à parler gentiment, que je dois répéter 20 fois qu’il faut aller à la douche, qu’on ne me répond même pas quand je parle…
Je me dis que ça va pas le faire ! Que franchement ça ne sert à rien de leur parler avec bienveillance, de leur dire “Quand je te parle et que tu ne me répond pas, je me sens en colère parce que j’ai besoin de me sentir respectée.” De toute façon la phrase est tellement longue que si jamais, par miracle, j’avais réussi à capter leur attention, je les perds après le 3eme mot
J’ai l’impression d’avoir 3 petits tyrans complètement dépourvus d’empathie!
Et quand, en plus de tout ça, il faut que je sois compréhensive et bienveillante envers mon mari, ma belle-mère et tout le toutim ! Là je craque !
Non mais ça va bien oui ! Je suis pas une sainte non plus !
Et pourquoi ce serait toujours à moi de montrer l’exemple ?
Pourquoi ce serait toujours à moi de faire des efforts ? De faire preuve d’empathie ? De gérer mon stress, ma colère…
Alors je m’énerve ! Je repars à l’ancienne. Voix menaçante, menaces, punitions…
Faut reconnaître que sur le court terme ça marche ! La peur les fait réagir, obéir.
Et c’est ça le pire ! C’est ça le gros problème.
Franchement parfois je me dis qu’avoir des enfants version mini soldats obéissants ça doit être reposant !
Et puis tant pis pour leur cerveau ! Ils auront peut-être des séquelles mais je les enverrai chez le psy !
Mouais… bon… peut-être pas en fait.
Certains jours je craque, je baisse les bras. J’ai envie de tout abandonner et de faire comme mes parents. Ils m’ont élever du mieux qu’ils ont pu avec tout l’amour possible et ils voulaient faire au mieux. Alors pourquoi je ne ferais pas pareil ?
La différence c’est que moi, je sais…
Je sais les répercussions d’une telle éducation.
Je sais que ne pas prendre en compte les besoins de l’enfant engendre des croyances négatives sur lui. Croyances qui lui collent à la peau toute la vie et dont il aura du mal à se défaire.
Je sais que pour que l’enfant prenne confiance en lui, il faut le laisser faire par lui même, le laisser rater et recommencer, sans cesser de l’encourager.
Je sais que l’enfant à besoin d’affirmer son pouvoir personnel, de décider.
Je sais que le cerveau de l’enfant n’est pas suffisamment mature pour qu’il régule ses pulsions et se calme tout seul.
Je sais que l’éducation que je leur donne influencera leur vie d’adulte.
Et surtout je sais que les menaces, les punitions font plus de mal que de bien.
Sur le coup, l’enfant va obéir, non pas parce qu’il choisit de faire ce que son parent demande mais juste pour éviter la punition. Ça soulage le parent mais l’enfant n’apprend pas à collaborer. Comme l’explique Catherine Guegen dans “Vivre heureux avec son enfant”, l’éducation sévère, punitive altère le développement cérébral. Au lieu d’augmenter sa confiance en lui, son empathie, il apprend la soumission, l’agressivité, la violence.
Alors oui c’est dur. C’est épuisant.
Ça demande énormément de patience et les résultats ne sont pas toujours fulgurants ! Mais les résultats sont là pourtant. Ce ne sont pas des petits soldats mais des enfants bien dans leur peau, à l’écoute de leurs émotions et de celles des autres.
Et oui, certains jours je trouve ça complètement inefficace. Mais il faut se l’avouer, quand j’essaie de leur parler avec bienveillance alors que je suis en mode cocotte minute au bord de l’implosion, je ne suis pas hyper efficace ! En fait dans ces cas là, je crois faire de l’éducation positive mais en fait non. Parce que sous couvert de phrases respectueuses j’essaie avant tout de les soumettre !
Et oui, c’est parfois ingrat de devoir faire tant d’efforts pour se faire comprendre, pour être entendu. En même temps, ce ne sont que des enfants.
Et mon mari dans tout ça ? Et ma belle-mère, mon entourage ?
En fait, eux, ce sont des adultes. Ce n’est pas à moi de les prendre en charge et de guérir leur enfant intérieur blessé. Ce n’est pas à moi de leur apprendre à vivre leurs émotions, à être empathique.
Pourtant garder à l’esprit qu’eux aussi ont un enfant intérieur en manque d’attention, dont les besoins n’ont pas toujours été entendus, m’aide à les comprendre. Ça me permet de prendre du recul par rapport à leurs réactions. Puisque de toute façon je ne peux pas les forcer à s’occuper d’eux mêmes, puisque entrer en conflit avec eux n’arrangerait rien.
Je peux juste leur montrer la voie, montrer qu’on peut développer la confiance de nos enfants avec notre amour et notre respect.
Difficile de rester bienveillant dans un monde aussi peu empathique.
Oui c’est injuste de faire des efforts pour comprendre les autres, proches et moins proches et qu’ils ne se montrent pas aussi bienveillants envers nous.
Et pourtant, je choisis de rester empathique autant que possible.
Je choisis de faire au mieux pour guider mes enfants dans cette voie.
Je choisis d’y croire et de garder le cap.
Et si je tombe, si je craque, si je doute, je sais que je peux me relever, réparer et repartir dans la direction que j’ai choisie.
Pour qu’un jour peut-être l’éducation bienveillante soit la norme.
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