Qu’est ce qui fait qu’on a tant de mal changer ?
Des preuves scientifiques
Aujourd’hui les neurosciences ont prouvé et encore prouvé que l’éducation autoritaire, les punitions, les menaces, sont inefficaces et délétères pour le cerveau de l’enfant.
Ce n’est pas une impression, ce n’est pas une mode. C’est un phénomène physique: quand on crie, menace, punit, fait les gros yeux, l’enfant est sous stress. Sous stress impossible d’apprendre. Sous stress, on sécrète du cortisol. Trop de cortisol, trop longtemps abîme le cerveau. Le stress abîme le cerveau.
Lorsqu’on n’écoute pas les besoins de l’enfant, lorsqu’on refuse ses émotions, il se crée des croyances sur lui, sur nous, sur le monde. Il se crée des mécanismes de défenses, pour ne pas sentir, pour ne pas ressentir.
Alors pourquoi on commence à peine à diffuser ce message ?
Une prise de conscience difficile
Pourquoi la fessée reste-t-elle encore si défendue ?
Pourquoi entend on encore des phrases comme :
“Une fessée n’a jamais tué personne.”
“J’ai été élevé comme ça moi et ça m’a réussi.”
Pourquoi on résiste autant ? Pourquoi on a tant de mal à changer ?
Tout simplement parce que ça remet trop de choses en causes: notre propre histoire, notre enfance, notre quotidien, notre façon d’élever nos enfants…
Accepter ces informations, c’est accepter que nous avons pu parfois “faire du mal” à nos enfants.
Remettre en question nos actions
Comment accepter que j’ai crié sur mes enfants et que je leur ai provoqué du stress, peut-être de la peur, de la souffrance ? Que, peut-être, ils se sont dits que je ne les aimais pas ?
Comment accepter que j’ai mis mon fils au coin et me dire qu’il a dû se sentir blessé, rejeté, humilié ? Là où je pensais bien faire, là où je pensais l’éduquer, lui apprendre.
Comment accepter que j’ai laissé ma fille pleurer pour qu’elle fasse ses nuits et qu’elle a dû ressentir la solitude, l’abandon, l’impuissance ? Que j’ai tenu bon, le cœur en miettes, les tripes nouées, parce qu’on m’avait dit que c’était ça LA solution. Qu’il fallait tenir bon, pour elle.
Comment accepter que j’ai pu me planter à ce point ? Leur faire mal, les mettre en détresse alors que je ne veux que leur bonheur.
Comment accepter que j’ai pu leur faire ce que je n’accepterais jamais qu’on leur fasse ?
C’est trop difficile, trop douloureux.
Et puis qu’est ce que ça dit de nous, enfant ? De notre histoire ? De nos parents ?
Remettre en cause notre propre histoire
Si j’accepte que les punitions que j’ai reçues aient pu me blesser au plus profond de moi, si j’accepte que mes besoins n’ont pas toujours été écoutés, si j’accepte que j’ai dû enterrer mes émotions au plus profond de moi… Qu’est-ce que j’en fais maintenant ?
Je me retrouve face à mes blessures, face à mon enfant intérieur. Est-ce que je suis prêt(e) à regarder ces blessures ? Est-ce que je suis prêt(e) à guérir ces blessures ? Est-ce que je suis prêt(e) à prendre en charge mon enfant intérieur et à le laisser exprimer ses besoins, ses colères, ses peurs, ses doutes, ses manques ?
Je me retrouve face à mes croyances, à tous ces mécanismes que j’ai mis en place très tôt. Ces mécanismes qui ont forgé ma personnalité, qui ont fait de moi ce que je suis.
Ces mécanismes qui me limitent aujourd’hui mais que j’ai du mal à lâcher, parce que sans eux je ne serais pas là où j’en suis.
Et je serais où alors ? Je serais où si mes parents m’avaient accueilli pleinement, avec bienveillance, empathie et avec un amour inconditionnel ? Je serais qui ?
Et puis ai-je le droit de remettre en cause mes parents ? N’est-ce pas un manque de respect envers eux de me poser ce genre de questions ? Ai-je le droit d’éprouver de la colère contre mes parents ?
Un enfant doit écouter son parent. C’est le parent qui a raison. C’est le parent qui décide. C’est ce que j’ai appris. Alors, maintenant que je suis adulte, que c’est moi le parent, qu’est-ce que je fais ? Je suis la voie qu’on m’a enseigné ou je choisis ma propre voie, mon propre chemin, ma liberté ?
Et quand bien même je fais ce choix, est-ce que ça suffit ?
Un changement parfois laborieux
J’entends ces informations. Je me renseigne. J’apprends comment fonctionne le cerveau de l’enfant, les bienfaits de l’empathie, les effets du stress. Pour autant, ce n’est pas facile de changer.
Parce que notre cerveau aime bien les habitudes. Parce que notre cerveau reproduit ce qu’il a vu, appris, ce qui est ancré au plus profond de nous.
Parce que notre cerveau est un gros flemmard qui préfère emprunter l’autoroute de nos habitudes, bonnes ou mauvaises, plutôt que le petit sentier tumultueux de la nouveauté. Parce que changer nos comportements demande de l’énergie, du travail, du temps. Et surtout quand je suis sous stress, quand je n’en peux plus, je ne maîtrise plus mon comportement. Mon cerveau passe en mode pilote automatique et reproduit automatiquement le schéma ancré. Alors même quand j’essaie de faire au mieux, quand j’ai décidé de changer, parfois je n’y arrive pas. Alors il est plus facile de me dire que ce n’est pas si grave, “qu’une petite claque n’a jamais tué personne”, que “je m’en suis bien sorti moi”.
Parce que c’est plus facile de refuser ces nouvelles informations que de supporter le fossé entre nos comportements habituels et ce que l’on voudrait faire pour être au top.
Et c’est ok, c’est humain, c’est naturel.
La bonne nouvelle c’est que changer c’est possible.
Difficile mais pas impossible
Ça demande du travail mais c’est possible.
Ok, on n’a pas eu tout ce dont on aurait eu besoin enfant mais nos parents ne savaient pas. Ils faisaient au mieux avec leurs connaissances, leur histoire. Il est toujours temps pour nous de guérir nos blessures, d’apprendre à vivre nos émotions, de jeter toutes les étiquettes qu’on nous a collés.
Ok, on a nous mêmes fait des erreurs, peut-être puni, laissé pleurer, crié… Il ne sert à rien de se flageller, de se dire qu’on est mauvais, de s’engluer dans une culpabilité qui nous empêche d’avancer. Maintenant on sait, alors on réfléchit à ce que peut ressentir notre enfant et on se concentre sur lui, ce qu’on veut lui apporter, comment on veut réparer le lien, la confiance, la relation. Comment on veut recréer, repenser notre fonctionnement familial.
Et parce que la prise de conscience n’est que le premier pas, on reste patient et indulgent envers nous-même. On se prend en charge, on prend soin de soi. Parce que si notre enfant intérieur n’a pas été entendu, nous ne pourrons pas écouter l’enfant qui est en face de nous.
Parce que si nos batteries sont à plat, si notre réservoir affectif est vide, notre cerveau ne pourra pas changer ses habitudes et continuera de foncer aveuglément sur nos vieilles autoroutes habituelles.
On apprend, on essaie, on rate, on s’excuse, on répare, on recommence, et surtout on avance !
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