Un jour tu es invitée chez une voisine à une petite soirée. « Enfants acceptés ».
Super ! Vos enfants sont potes, vous allez en profiter pour sympathiser.
Une chouette soirée qui s’annonce !
Et c’est le cas!
Les enfants jouent ensemble pendant que les adultes discutent en mode apéro dînatoire. On grignote, on papote, on se raconte sa vie, on rigole…
Sympa, convivial, bonne soirée !
Et puis vient le moment du départ…
et là c’est le drame !
Tu vas chercher ta fille et là ton adorable petite princesse se transforme en furie !
« Non, je veux pas partir ! »
Et quand elle a décidé de ne pas t’aider, elle le fait !
Impossible de lui mettre ses chaussures et son manteau, elle se tortille comme un ver de terre sous exta !
Impossible de la sortir de l’appart, elle s’agrippe au mur en mode spiderman !
Elle pleure, elle hurle, elle se débat…
Toi tu te sens hyper méga gênée…
Trop la honte l’enfant terrible !
« Mais qu’est ce qu’ils vont penser de moi tous ? »
« En plus, elle va rameuter tout le voisinage ! »
« Ils voudront jamais plus nous inviter. »
Réaction de parent sous stress : la force et la menace…
« Si tu continue on t’emmènera plus ici »
Tu l’attrapes de force et tu la ramènes tant bien que mal chez toi où en 3 secondes, l’enfant s’endort.
Résultat :
Tu te sens hyper mal.
Tu sais plus comment justifier ça auprès de ta voisine. Tu t’excuses 15 fois.
Et, quelque part, tu en veux un peu à ton enfant…
Mais alors que s’est-il passé ?
Imagine un peu :
Tu es dans une super soirée, tu t’éclates, tu danses, tu te fais des nouveaux amis… Tu t’éclates ! C’est trop bien !
Tu te sens trop bien !
Et là, tout d’un coup, BAM, on vient t’extirper de ton cocon de bonheur et HOP dehors ! C’est fini !
Fin de la fête, fin du bon moment, fin de l’éclate !
C’est un peu violent non ?
Tu te sens un peu (beaucoup) en colère ?
Tu trouves ça injuste ?
T’as juste pas envie de partir ?
Alors, toi, adulte, tu râles un peu, tu peux négocier un peu, résister légèrement… mais globalement, tu te tiens bien.
Imagine la même chose, les mêmes émotions, mais sans filtre !
Sans rationaliser.
L’enfant il est comme ça, sans filtre ! Il vit les choses à fond. Il les ressent version XXL. Pour lui c’est les montagnes russes de l’émotion !
Et il n’a pas les capacités neurologiques pour relativiser tout ça.
Son cerveau est immature. Son néocortex, la partie du cerveau qui sert à réguler les émotions, n’est pas encore efficace.
En clair, l’enfant ne peut pas gérer cette situation, ce stress.
Résultat: une bonne dose de frustration, un brin de colère, un soupçon de fatigue… ça nous donne une belle irruption volcanique !
Et là, l’enfant ne peut rien y faire mais vraiment absolument rien !
Son cerveau part en vrille, il ne maîtrise plus rien !
Mais alors comment faire ?
Tout d’abord, pas la peine d’essayer de le calmer, de lui faire stopper sa crise. Il ne peut pas !
Il est fatigué, dans un état second… pas la peine d’essayer de le raisonner, inutile de le menacer, de lui expliquer. Aucun espoir !
Il n’est pas accessible au dialogue, à la raison.
La seule chose à faire c’est l’accompagner.
Accompagner la crise. Essayer de le contenir, physiquement, avec tendresse, le rassurer, le sécuriser.
Il tape dans tous les sens ? Il ne te tapes pas toi ! En tout cas ce n’est pas ce qu’il veut. Il se débat ! Son corps décharge son stress, sa tension.
Ton enfant ne contrôle pas ces mouvements.
A ce moment là, il ne contrôle plus rien du tout !
Il a juste besoin de bienveillance et, probablement, de sommeil !
Ta voisine te regarde bizarrement ? Ses invités font une drôle de tête ? Tu te sens épiée, regardée ?
Qu’est-ce qui est le plus important ? Ce que ces gens pensent de toi ou le bien-être de ton enfant ?
Et puis qu’est-ce que tu en sais de ce qu’ils pensent ? S’ils ont des enfants, ils ont sûrement déjà vécu ce genre de situation ! Qu’ils aient des enfants ou non, ils éprouvent peut-être une profonde empathie pour toi et pour ton enfant.
Et en fait, est-ce que c’est vraiment important ce qu’ils pensent ?
Est-ce qu’on peut éviter ces crises?
Les éviter, je ne sais pas. Les limiter sûrement.
Pour diminuer ce genre de crise, il est possible d’anticiper un peu. Diminuer au maximum le stress, la fatigue, la faim, la frustration…
On est d’accord qu’il n’est pas possible de tout éviter et il est important que l’enfant apprenne progressivement à gérer tout ça. Mais inutile d’en rajouter. Il aura assez de stress et de frustration dans sa vie
Et quand, malgré tout, la crise arrive, imagine ce qui se passe dans son cerveau !
Visualise la décharge émotionnelle qui traverse son corps.
Avec un petit effort tu peux presque la voir ! Vois comme ses mouvements sont déstructurés, incontrôlés !
Imagine l’explosion dans son cerveau ! C’est le bazar là dedans !
Alors mobilise tout ton amour, entoure le de toute ton affection et attends que ça passe !
Avec le temps et beaucoup de bienveillance, les crises diminueront, s’espaceront et disparaîtront.
Pour être toujours prêt, à la prochaine sortie en famille n’oublie pas ton sac rempli d’amour et de patience !
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