L’école, un lieu de savoir et d’apprentissage merveilleux qui peut parfois se transformer en symbole de stress et d’angoisses.
On a tous un vécu différent sur l’école. Certains ont adoré, se souviennent avec émotion d’une maîtresse dont l’influence les marque encore aujourd’hui. D’autres ne s’y sentaient pas à l’aise, restaient dans leur coin. Il y a ceux qui avaient de très bons résultats mais peu d’amis, celles qui étaient aimées de tous et celles dont les autres se moquaient.
Alors forcément, quand nos enfants rentrent à l’école, on se demande dans quelle catégorie ils seront. On voudrait qu’ils se fassent des amis, qu’ils se sentent bien, qu’ils apprennent avec plaisir.
Et puis l’école est aussi synonyme d’horaires, de règles, de contraintes. C’est la folie du quotidien rythmé par les réveils difficiles, la préparation du matin, la fatigue du soir, les devoirs…
Comment faire alors pour mettre toutes les chances de notre côté pour passer une bonne année scolaire ?
Comment accompagner notre enfant au mieux dans cet univers ?
1. Bien démarrer la journée avec les routines
Parce que partir en stress n’aide pas à passer une bonne journée, la routine du matin doit être rodée et efficace.
Globalement, tous les matins on répète à peu près les mêmes étapes. Il est donc important de se poser quelques minutes et de reprendre la chronologie des événements. Qu’est-ce qu’on fait ? Dans quel ordre ? Et surtout, est-ce que ça rentre dans le planning ?
Si tu te rends compte que le petit déjeuner prend 20 minutes, l’habillage 10 minutes et le brossage de dents 5 minutes mais que tu ne prévois que 15 minutes pour te préparer, il y a un souci. Oui, ça paraît caricatural. Et pourtant c’est la base. Vérifier qu’on se lève suffisamment tôt pour avoir le temps de tout faire, c’est fondamental. Ça vaut le coup de vérifier, non ?
Ensuite, pour aider ton enfant à être autonome, tu peux voir avec lui dans quel ordre il veut réaliser sa routine du matin, de combien de temps il a besoin et reprendre ces informations sous la forme d’un tableau, d’une horloge graduée, d’une liste… L’important c’est de le rendre acteur de sa préparation. Tu peux admirer ma création d’horloge dans cet autre article sur la gestion du temps.
Et pour vraiment favoriser l’autonomie, tu peux acheter un petit réveil à ton enfant.
Pour ma part, cette idée n’a pas fonctionné parce que mon fils dort comme une enclume. Il n’entend pas la sonnerie…. Mais il est content d’avoir son propre réveil !
Une autre astuce pour bien commencer la journée et pour faciliter la routine du matin : le jeu.
Si tu arrives à caler un moment de jeu dans le timing, c’est le top. Ton enfant aura un petit moment de détente avant de partir et sa journée commencera dans les meilleurs conditions possibles. N’hésites pas à utiliser un timer pour que la situation ne dérape pas !
On définit, par exemple, 5 minutes de jeu avant de s’habiller. Ou alors on considère qu’on doit partir à 8h15 et si ton fils est prêt avant, il peut jouer jusqu’à l’heure du départ. Ou encore, s’habiller devient un jeu, une chanson, une chorégraphie… Chez nous, c’est se brosser les dents en musique qui marche bien !
Laisse libre cours à ton imagination et à celle de ton enfant et fais de chaque matin un moment magique !
2. Accueillir les émotions
Parce que tous les matins ne sont pas toujours magiques, tu dois te préparer à accueillir les émotions de ton loulou.
Un obstacle récurrent pour beaucoup de parents, le fameux “je veux pas aller à l’école !”
Alors ça, c’est la tuile. Moi, personnellement, cette phrase me met en stress tout de suite ! Alors, je respire un bon coup, à fond, tranquillement et j’y vais : “Tu n’as pas envie d’aller à l’école.” Et hop, posture d’écoute et d’accueil. “Qu’est-ce qui se passe pour toi ?” J’écoute, je reformule, j’accepte. Et surtout ne jamais essayer de convaincre ni de justifier ni de menacer avec des “c’est important l’école”, “de toute façon, tu n’as pas le choix”…
Parfois, ma fille me dit cette fameuse phrase le matin. J’ai eu plusieurs cas de figures. Souvent, c’est juste qu’elle n’a pas envie de se lever et qu’elle veut rester au lit. La laisser dormir quelques minutes de plus peut suffire, jusqu’à ce que ce soit elle qui décide de se lever. Rappelons que chaque être humain a besoin d’exercer son pouvoir personnel, d’où l’importance de leur laisser un maximum de choix. Le parent définit un cadre et dans celui ci, l’enfant peut évoluer librement.
Et puis, l’année dernière, il s’est avéré que ma fille avait des soucis avec une de ses camarades qui la collait un peu trop à son goût. C’est grâce à une écoute attentive et bienveillante que j’ai pu comprendre la situation. On a convenu ensemble d’en parler avec la maîtresse et la situation s’est apaisée, petit à petit.
Derrière un “je veux pas aller à l’école”, il peut y avoir beaucoup de choses : des petits riens comme de gros problèmes. Même au milieu de l’agitation et du stress du matin, on peut toujours trouver quelques minutes pour écouter. On peut même discuter de tout ça en se préparant. On peut aussi y revenir plus tard, dans un moment plus calme. Ecouter notre enfant n’est jamais une perte de temps.
3. Laisser l’enfant libre de ne pas raconter
Et parfois, on est à l’écoute, presque trop, et ils ne nous racontent rien !
Quelle frustration !
Fin de journée, tu récupères ta fille, tu meurs d’envie de savoir ce qui s’est passé pour elle, si tout va bien, si elle a des copines et des copains, si la maîtresse est gentille… Tu lui poses milles questions, de milles manières différentes. Et la seule réponse est “je sais pas”.
Et en même temps, libre à elle de garder son petit jardin secret. Oui, elle a une vie en dehors de la maison et tu ne sauras pas tout ! Et c’est très bien comme ça. Ton enfant ne t’appartient pas, ce n’est pas un objet. Tu as créé un petit être indépendant, avec sa propre personnalité, ses propres émotions, sa propre histoire.
Tu veux en savoir plus ? Déjà, il faut se rendre à l’évidence, c’est difficile pour un enfant de te faire la synthèse de sa journée. Les petits n’ont pas une notion précise du temps et s’emmêlent les pinceaux entre hier, aujourd’hui, et il y a une semaine. Par contre tu peux demander à ton fils ce qu’il a le plus aimé ou un moment où il s’est senti content de lui. Ça facilitera sa réflexion et en plus ça ancrera des sentiments positifs. Et surtout, laisse-lui le temps de répondre. Ne le harcèle pas de question. Laisse venir.
Trop de questions est source de stress alors restons simple et prenons simplement plaisir à se retrouver.
Si tu sens néanmoins que quelque chose se passe, que ton enfant n’est pas confortable, tu peux utiliser le jeu pour faciliter le dialogue. Assis toi avec ta fille et joue à l’école avec des peluches, des poupées ou autres jouets. Laisse-le te montrer ce qu’il se passe. Lorsque ce sont les personnages qui reproduisent la scène, qui posent les questions, la parole se libère plus facilement.
4. Rester solide face à la décharge
En fin de journée, lorsque tu récupères ton enfant, tu seras souvent confronté à des moments difficiles. C’est la décharge de stress. Même lorsque sa journée se passe bien, l’enfant retient ses émotions, subit le bruit, l’agitation, la promiscuité.
Il fait des efforts pour respecter les règles. Il vit milles aventures, milles découvertes, milles interactions. Alors tout ce qu’il a emmagasiné explose lorsqu’il se sent enfin en sécurité avec sa figure d’attachement.
Ca y est, je suis en confiance, je peux lâcher prise ! C’est comme une soupape de sécurité pour relâcher la pression.
Alors concrètement, c’est souvent un mauvais moment à passer : intolérance à la frustration, crises, cris, pleurs… Prépare ton attirail de bienveillance : patience, mots doux, patience, câlins et surtout patience !
Pour l’aider à décharger son stress, tu peux aussi le faire courir, bouger, sauter, rire… Pour que la tension physique de son corps se libère progressivement. Et quand il explose, garde en tête que ce n’est pas volontaire de sa part, il a besoin de tout ton amour et ta tendresse pour surmonter ça. Un enfant ne peut pas gérer son stress seul.
5. Le jeu libre, un temps nécessaire
Pour se ressourcer, pour diminuer le stress et pour bien grandir, l’enfant a besoin de temps de jeux libres.
Ces moments de jeux sont importants pour lui permettre d’assimiler tout ce qu’il a vu dans la journée. L’enfant apprend en jouant. Il remet en scène des situations vécues, certaines douloureuses, d’autres plus légères. Il se libère l’esprit, évacue ses tensions, se détend.
Il a aussi besoin de laisser libre cours à ses envies, à son imaginaire. Il est donc préférable que ce soit un moment de vraie liberté, un moment où il peut faire ce qui l’inspire, ce qui lui fait plaisir.
Garde à l’esprit que cette coupure est une soupape de sécurité, une bouffée d’air pour ton enfant. Il a passé sa journée à suivre les consignes scolaires, à rester attentif à son enseignant. Il a besoin d’une pause !
Laisse-le un peu respirer avant de lui demander de faire quelque chose qui demande sa collaboration, encore plus s’il s’agit de devoirs.
6. Lâcher prise sur les devoirs
Le sujet des devoirs est compliqué. Il est reconnu maintenant que les devoirs à la maison renforcent les inégalités et ne sont pas forcément profitables. C’est pour cela qu’en primaire, les enseignants ne peuvent donner que des devoirs oraux mais pas d’écrit, en théorie.
Le fait est que les enfants qui ont des difficultés scolaires ne progressent pas en ayant des devoirs à faire chez eux, au contraire. Ils ont besoin de se reposer, de faire autre chose pour pouvoir apprendre. Lorsqu’ils ont des exercices à faire à la maison, cela leur fait une surcharge de travail qui les épuise.
Par ailleurs, le repos est vraiment fondamental. Notre cerveau a besoin d’être en pause de temps en temps pour pouvoir assimiler les apprentissages. Surchargé de travail, l’enfant subit une pression et de la fatigue. Il est donc sous stress, il ne peut pas apprendre correctement. Il perd confiance en ses capacités et la spirale infernale commence.
Pour ne pas tomber là dedans, il est important à surveiller l’état de fatigue de notre enfant. Si ta fille passe 1h sur ses devoirs en CP, c’est beaucoup trop. Il est alors utile de rencontrer l’enseignant et de trouver une solution qui convienne à tous.
Mon fils s’est retrouvé confronté à ce problème au CP. J’ai donc pris rendez-vous avec sa maîtresse pour en discuter. Finalement, j’étais très étonnée de voir qu’elle donnait autant de devoirs simplement parce que ça répondait à une demande des parents. Beaucoup réclament plus de travail à domicile ! Et si on leur faisait pareil ? Que diraient-ils si leur patron leur donnait des heures supplémentaires encore et encore ? Comment se sentiraient-ils ?
7. Etre du côté de l’enfant
Lorsqu’il s’agit de rencontrer l’enseignant et de trouver des solutions, il est important de se mettre du côté de notre enfant et de son bien-être.
S’il rencontre des difficultés, que ce soit dans son travail ou dans son comportement, il a besoin de nous.
Si certaines matières sont plus difficiles, on peut toujours l’encourager, souligner ses efforts et ses progrès, si discrets soient-ils. En discutant avec lui, en prenant la situation dans son ensemble, on peut réfléchir ensemble et trouver des solutions pour améliorer les choses.
Si son comportement pose problème, il s’agit d’un symptôme. Que se passe-t-il pour lui ? Comment se sent-il par rapport à son enseignant ? Par rapport à ses camarades ? S’est-il passé quelque chose qui le perturbe ?
Quelque soient les difficultés de ton enfant, il a besoin de toi comme allié, comme soutien.
8. Remplir le réservoir
Et pour faire face à tous ces événements, tout ce stress, ton enfant a besoin de commencer la journée avec un réservoir au top du top.
Son carburant c’est ton amour, ta tendresse, ta présence, ta sécurité. S’il part de la maison avec un niveau d’énergie bas, sa journée sera difficile. Essaie de faire un trajet Paris-Marseille avec un demi-plein, ta voiture va vite te lâcher. Pour ton enfant, comme pour toi, c’est le même principe. Si tu pars de chez toi juste après une dispute, tu ne te sens pas bien, la moindre contrariété te sape le moral. Tu as l’impression que tout va mal. Ta journée est mal partie…
Si le matin, tu cries sur ton fils avant de partir ou lui envoie un “c’est toujours pareil avec toi !”, il n’a aucune réserve d’énergie pour surmonter les difficultés. Il aura du mal à se concentrer, à bien se tenir et à avoir des relations saines et empathiques avec les autres.
Beaucoup de comportements problématiques des enfants de tous âges viennent d’un réservoir vide. C’est en puisant dans ce réservoir que l’on peut traverser toutes les petites difficultés du quotidien. Et il y a de nombreuses épreuves tout au long de la journée, de multiples facteurs de stress. Alors prenons le temps, chaque jour, aussi souvent que possible, de nous donner des signes de reconnaissances positifs, de l’attention bienveillante, des mots doux, des câlins.
L’école peut être un lieu extraordinaire pour favoriser le développement du plein potentiel de nos enfants. Pour autant, l’environnement n’y est pas toujours bienveillant. Il y a de nombreuses sources de stress, beaucoup de contraintes.
En tant que parent, nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe dans l’établissement. Nous ne pouvons pas protéger notre enfant de tout. Il peut se sentir en difficultés parfois, se disputer avec ses camarades, avoir du mal à trouver sa place. Peut-être qu’il n’aimera pas son maître ou qu’il le trouvera au contraire génial et inspirant.
Il n’aura pas la même histoire que toi, les mêmes expériences. Ton rôle de parent est de l’accueillir, de l’écouter et de lui fournir la sécurité affective qui lui permettra de s’épanouir à l’école comme dans la vie.
D’ailleurs racontes-moi, c’était comment pour toi la vie d’écolier ? Plutôt bon ou mauvais souvenir ? Partage avec moi ton expérience en commentaire.
Et pour réussir ta mission d’écoute et rester bienveillant, n’oublie pas de prendre soin de toi.
Et si tu te demandes encore où puiser toute cette énergie, les réponses sont dans l’ebook “les 5 piliers du parent bienveillant”, à télécharger en bas de cette page !
2 Commentaires
Cette article recadre nos comportements… Je me reconnais beaucoup dedans avec ma fille… Je vais donc travailler dessus pour corriger certaines choses. Pour ma part j’ai un vague souvenir de l’école primaire, mais le secondaire, piouff !!!! Ça a été très compliquée pour moi à partir de la 4e et 3e où je me suis retrouvee dans une classe allégée, donc avec des personnes qui n’avaient qu’une envie c’était de s’amuser… N’étant pas dans ce trip, je me suis retrouvée toute seule au récréation, et à la sortie des cours j étais souvent seule. Mais bizarrement j’ai gardé tt de même un bon souvenir de cette classe car ils m’ont bien fair rigoler… En seconde je suis rentrée en France pour continuer mes études… Mes parents m’ont inscrit dans un lycée privé. Choc pour moi quand j’arrive car je ne vois que des blancs et 2 noirs (moi qui revenait d’un pays où la majorité était noire. Lol). Les élèves ont eu beaucoup de mal à m’accueillir…. Tous était intrigue de me voir revenir d’Afrique, avec des questions du genre tu vis ds les arbres et j’en passe… Ca ma complètement bloqué et du coup je me suis faite très peu d amis… Mais je me suis rattaché aux 2 autres blacks du lycée qui étaient aussi dans leur coin à la récréation. Ca à été des années très difficile. Quand je suis rentrée en école d infirmière, ça a été un peu différents, mais bloquée par ce que j’avais vécu, j’ai eu beaucoup de mal à m’ouvrir…
Dure expérience. Se retrouver confronté à l’incompréhension des autres. Bravo pour tout le chemin parcouru !