Parfois, tout va mal !
Quand tu rentres du travail fatigué, tendu, après une journée difficile,
Quand ta dernière t’a laissé dormir 2 petites heures par période de 20 minutes,
Quand tu as un dossier à finir pour le travail, que c’est vraiment important, que tu as besoin d’un moment au calme et sans interruption,
Quand tu viens de courir pour récupérer les enfants à l’heure après avoir passé 30 minutes dans un métro blindé,
Quand tu as pris ton mercredi pour rester avec tes adorables pitchounes qui se révèlent être de véritables tornades hurlantes avides de toute ton d’énergie et qui t’appellent de façon Ô combien agréable et mélodieuse toutes les 2 secondes et demi…
Ou juste quand tu as envie qu’on te fiche la paix 3 secondes…
Là, ce que tu voudrais, juste, c’est qu’ils t’OBEISSENT !
Juste, pour une fois, qu’ils fassent ce que TU veux, quand TU leur demandes et TOUT DE SUITE !
Parce que là tu n’as pas envie de répéter, de les comprendre, d’écouter leurs besoins… et bla bla bla…
Alors, évidemment, tu leur dis un truc, rien ne se passe, tu répètes, ils ne bronchent même pas ! Alors tu t’énerves ! Pas mieux, ils ont toujours pas bougé… Et là, ça part en cacahuète !
Mais alors quoi ? On fait comment ? C’est quoi la solution ?
Alors, là, déception : la solution pour que les enfants fassent ce qu’on veut, je ne l’ai pas !
Il y en a sûrement qui l’ont, en tout cas en apparence. Mais moi, non et c’est tant mieux !
Et ça me fatigue parfois, souvent, tout le temps…
Quand ils jouent tranquille et que je voudrais qu’ils aillent prendre leur bain dans la seconde mais eux ils se sentent ABSOLUMENT PAS concernés ! Sapristi ! Pourquoi est-ce qu’ils ne m’obéissent pas ??? Zut à la fin!
Et en même temps, qu’est ce que ça signifie obéir ?
Attention, je ressors Robert ! Oui, le vrai, celui qui pèse 5kg !
« Obéir :1. se soumettre à quelqu’un en se conformant à ce qu’il ordonne ou défend.
2. Se conformer, se plier.
3. Être soumis. »
Je sais pas vous mais moi, cette définition me donne la nausée !
Ceci dit, c’est pratique un enfant soumis : il met la table, mange proprement, fait pas de bruit, range sa chambre. Tu peux le sortir à un dîner mondain, tu le poses dans un coin et il bouge pas. Pratique !
Oui, pratique mais pas hyper épanouissant.
Est-ce que j’ai envie que mes enfants me soient soumis, se plient à ma volonté ?
Pas vraiment non !
Je voudrais qu’ils s’épanouissent, qu’ils fassent leurs choix, qu’ils soient acteurs de leurs vies ! (Petite note grammaire, j’ai choisi de mettre un « s » à vie en me disant qu’il y a plusieurs vies dans une vie, elle n’est pas linéaire ! En tout cas, je ne souhaite pas une vie linéaire à mes enfants.)
Oui mais c’est important l’obéissance dans la société !
Ah mais oui, mais oui ! Fondamental !
C’est ce qui me pousse à respecter les limitations de vitesse en voiture ça ! Ah non, ça c’est soit la peur du gendarme (Merci le système merveilleux de la punition…) soit la conscience du danger que cela représente et le respect de la vie, la mienne et celle des autres…
Alors c’est ce qui me fait respecter la loi ? Toujours pas… là aussi c’est soit la peur de la sanction (Zut encore ce système de punition qui revient) soit le respect des codes de la société et mon sentiment d’appartenance à cette société.
Oui, en société, on respecte les règles, les lois… Ça s’apparente à de l’obéissance. C’est vrai. Mais, à mon sens, on choisit de respecter ses lois parce qu’on appartient au groupe social qui les dicte. Et, là encore, c’est nuancé.
Si vraiment, on obéissait à l’autorité, gouvernement, patron, il n’y aurait pas des manifs aussi souvent ! Notre liberté de choix, notre autonomie s’exprime ici ! Si une loi ne nous semble pas juste, on la remet en cause.
L’obéissance, c’est le fait de se soumettre à l’autorité, sans réfléchir, sans se poser de question, sans choisir. C’est faire ce qu’on me dit sans assumer la responsabilité de mon acte. C’est ce que font les soldats pendant la guerre.
Mais alors, on fait comment ?
Il est gentil Robert avec sa définition mais moi, le soir, il faut bien que je les lave et les nourrisse ces petits choux !
Peut-être, pour commencer, garder en tête cette définition.
Je pense que moi ça peut m’aider. Et toi ?
Si j’arrête de vouloir qu’ils obéissent, j’arrête aussi de me poser en figure d’autorité absolue.
Concrètement : arrêter de rentrer en conflit de pouvoir.
L’enfant à besoin de son pouvoir personnel. Il a besoin de décider. C’est un besoin fondamental ! C’est ça qu’il construit quand il vous dit « NON ». C’est sa confiance en sa personne propre.
Et puis, honnêtement, toi, tu réagis comment quand on te donne un ordre ? Comment tu réagirais si ton conjoint t’ordonnais de sortir la poubelle/faire à manger/mettre la table ?
Lorsqu’on ordonne à quelqu’un, qu’on exige quelque chose, il a le choix entre se soumettre ou se rebeller. Naturellement, quand quelqu’un nous donne un ordre, on réveille notre enfant intérieur rebelle ou soumis.
Oui, mais si je demande gentiment ?
Je vais pas ressortir le Robert (trop lourd celui là) mais si je ne m’abuse « demander » n’est pas « exiger »… Il y a une petite différence non ?
Lorsqu’on demande, on laisse le choix, la liberté de dire oui ou non !
Il faut aussi accepter que toutes nos demandes n’aboutiront pas ou pas tout de suite.
Et oui, « c’est le jeu ma pauvre Lucette ! ».
Il y a plein d’outils pour se faire entendre par nos enfants. Comprendre ce qui se passe dans leur cerveau, utiliser un langage adapté à l’âge de l’enfant, entrer en contact, exprimer sa demande… On en reparlera.
Ce qui me semble important pour commencer son chemin vers la bienveillance, c’est de définir nos objectifs.
Qu’est-ce que je veux pour mon enfant ?
Qu’est ce que je veux lui transmettre ?
Est-ce que je veux qu’il m’obéisse ou qu’il fasse ce qu’il pense être la bonne chose à faire ?
Qu’il agisse par soumission, par rébellion ou avec responsabilité, empathie et respect ?
Quel est ton objectif ?
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