Cette semaine, l’article sera un peu particulier. A circonstances exceptionnelles…
Cette semaine le Coronavirus s’est installé dans ma maison. Cet événement a engendré beaucoup de sentiments et d’émotions chez moi. Colère, peur, tristesse, impuissance… J’avais donc envie de te raconter comment je gère tout ça.
Avant l’invasion
Déjà, le confinement ce n’était pas simple pour mon organisation personnelle. Mon mari étant en télétravail, il s’isole dans le bureau pour travailler de 9h à 13h puis de 14h à 19h… Autant dire que je me sens un peu seule pour gérer les enfants, les repas, la maison… Tout quoi !
J’ai un travail moi aussi. Mais comme je suis indépendante, je n’ai pas d’employeur à qui rendre de compte. Mes ateliers et consultations étant en suspens, c’est logiquement (ou pas) moi qui m’occupe des enfants. Par conséquent, je n’ai plus de temps pour avancer le reste de mes projets. Enfin, si, je peux travailler un peu quand les enfants sont occupés en étant régulièrement interrompue. Mais ce n’est pas le sujet du jour.
Mauvaise surprise
Mardi matin, mon mari se réveille en me disant qu’il a de la fièvre, mal à la gorge et qu’il ne se sent pas bien.
Magie de la technologie, il a assez rapidement une téléconsultation.
Super nouvelle : forte suspicion de coronavirus. Le médecin lui explique donc qu’il doit rester confiné. Oui, mais pas juste confiné à la maison, confiné par rapport à nous.
Le confinement dans le confinement.
Il n’a pas le droit de s’occuper des enfants et doit rester à distance de nous tous.
Je l’installe donc dans le bureau où, heureusement, nous avons un clic-clac. Je change tous les draps, lave les affaires qu’il a touchées.
D’abord, le déni
Mais enfin quel est le sens d’un isolement au sein même du foyer ?
Au début, je me suis dit que c’était ridicule. On a forcément déjà été contaminés puisqu’on vit ensemble.
Quand tu dors avec quelqu’un et que, tout d’un coup, on te dit que tu ne dois plus l’approcher pour te protéger de ses virus, tu trouves ça aberrant.
Et puis, tu respires un bon coup. Tu discutes avec une amie de confiance. Et tu te dis, ok, protégeons-nous. Si, en effet, il y a de grandes chances que je sois déjà contaminée, ce n’est pas sur. Alors limitons le risque au maximum.
Première étape : expliquer aux enfants
Nos enfants ont 7 ans, 5 ans et 3 ans. Je leur ai expliqué simplement et clairement que leur papa avait le fameux virus qui nous oblige à être confinés et qu’ils devaient rester à distance de lui. Mon grand a bien compris ce qu’est le coronavirus. Il en a entendu parler à l’école.
Je suis pour la transparence avec les enfants. Je ne leur mens pas et je ne leur cache pas les choses importantes.
Étonnamment, ils ont assez bien pris la chose. Papa reste dans le bureau et on ne va pas le voir ? Ok.
Ils sont ravis de servir d’émissaire pour lui demander s’il veut à manger ou pour lui ramener son repas. Finalement, ça ne les perturbe pas trop.
Pour bien faire, je me suis dit qu’il ne fallait pas que nous non plus nous sortions pour ne pas propager le virus. Je leur ai donc expliqué que nous ne descendrions plus dans la cour de l’immeuble pour courir. Ils étaient déçus mais ont accepté.
C’est fou comme on peut anticiper des réactions négatives. Finalement, les enfants ont des capacités d’adaptation impressionnantes.
Deuxième étape : l’organisation
Maintenant que les enfants sont au courant et que l’homme est installé dans sa caverne, le stress me saute au cou.
Mais comment je vais faire pour tout gérer ? J’ai un webinar à animer mercredi (à voir ici !), des articles à écrire, une formation en cours, mes notes de cours à remettre au clair.
Et les courses ? Comment je vais faire sans pouvoir sortir ? Les délais de livraisons sont de 3 semaines minimum !
Alors il va falloir faire quelque chose qui, malgré le travail que je fais sur moi, m’est encore difficile : demander de l’aide. Nous avons dans notre quartier des amis en or et plusieurs d’entre eux se sont proposé rapidement pour nous dépanner. Une belle occasion d’être reconnaissant de ce qu’on a déjà.
Les émotions s’en mêlent
Mais quelle est cette sensation si désagréable dans mon corps ? Mon ventre noué, mes épaules tendues, ma mâchoire serrée…
Ce que je ressens ? De la colère ! Je suis en colère contre mon mari. Il me laisse en plan avec les enfants alors que j’ai besoin de lui.
Je suis en colère contre ce médecin qui lui a dit de ne pas s’occuper des enfants.
Je suis en colère contre tous nos amis qui plaignent mon mari sans penser à moi.
Je suis en colère parce que personne ne voit à quel point c’est dur pour moi et tout ce que j’assume seule.
Une émotion peut en cacher une autre
Mais cette colère est-elle naturelle ?
La colère est une émotion qui répond à une agression ou à une frustration. Est-ce la cas ici ? Oui, en partie. Je suis frustrée de ne pas pouvoir faire les choses comme je le voudrais et je vis cette maladie comme une intrusion, une agression dans mon quotidien.
Mais ma réaction est disproportionnée.
Pourquoi ? Que se cache-t-il derrière cette colère ?
Une accumulation de frustrations, du stress, de la peur, de la tristesse … Un mélange de tout ça. J’ai emmagasiné de la rancœur ces derniers jours où j’assumais déjà beaucoup plus que ma part au détriment du développement de mon activité professionnelle. Toute cette colère non exprimée s’amoncelle dans mon cœur jusqu’à débordement. L’explosion en est forcément excessive.
Et puis, il y a la peur. Celle-ci n’est pas une émotion que j’aime. Elle nous renvoie dans nos filets, nous fait nous sentir tout petit, impuissant. Tandis que la colère est une énergie qui nous soulève et nous emporte.
Avoir le courage d’accueillir sa peur
Pourtant la peur, comme toutes les émotions, a un rôle. Elle nous guide.
La peur nous prépare à réagir, nous pousse à anticiper.
Devrais-je avoir peur ? Pour qui, pour quoi ? Pour mon mari ? Pour moi ? Pour mes enfants ?
Nous sommes tous les deux assez jeunes. Par là, j’entends moins de 65 ans ! Nous n’avons pas d’autres problèmes de santé. A priori, la maladie ne va pas être un bon moment à passer mais nous ne devrions pas avoir de complications.
Oui, je vais probablement tomber malade à mon tour. Mais pour le moment ce n’est pas le cas.
Oui, j’ai ressenti de la peur mais elle ne s’est pas installée. Je me suis renseignée, préparée. Maintenant ça va.
Savoir prendre du recul
Ces dernières années j’ai beaucoup travaillé sur moi et sur le stress. Je sais qu’il est important de reprendre du pouvoir sur certaines situations et de lâcher prise sur d’autres. Je suis la seule responsable de mes réactions.
J’ai appris à vivre le moment présent et à prendre de la distance avec certains aspects de ma vie. Cela ne m’avance à rien de perdre de l’énergie sur des choses que je ne contrôle pas. Ce que je peux faire, je le fais : prendre des précautions pour limiter les transmissions de virus, booster mes défenses immunitaires avec une alimentation équilibrée (ou presque), de l’activité physique et une bonne dose de câlins de mes enfants.
Je fais ma part et je lâche prise sur le reste.
Si je panique, que se passe-t-il ? Je perds mes capacités de raisonnement. Je fragilise mon système immunitaire. Je laisse le stress prendre le pouvoir. Pire, je transmets mon stress à mes enfants.
J’aurai préféré me passer de ce rebondissement, c’est sûr. Mais j’accepte. Je sais m’adapter et mes enfants aussi.
Peut-être que je ne ferais pas tout ce qui était prévu. Peut-être que je tomberai malade dans les prochains jours. Peut-être que…
Tout ce qui m’importe c’est ce qui se passe maintenant et ce que je peux faire pour que les choses se passent au mieux.
Alors je respire, je respire lentement, profondément.
J’ouvre les yeux sur tous les aspects positifs de ma vie et je m’en nourris : les moments de complicité de mes enfants, les rires, les courses-poursuites dans l’appartement, les petits plats que me fait mon fils, les massages de ma moyenne, les câlins de ma dernière…
Finalement, on n’est pas si mal !
Tu souhaites un accompagnement pour améliorer ta relation avec ton enfant ?
Prends rdv avec moi ici !
12 Commentaires
Merci pour ce beau partage! Bon courage à toi Julie !!! Super article comme toujours.
Merci Emma ! 😘
bravo Julie pour ton article fort à propos qui va parler et faire du bien à toutes les familles ! nous faisons alliance car les coachings professionnels tous en Visio ont un profondeur propre au contexte et permet vraiment d’apporter un espace fructueux . j’espère que Bertrand va vite guérir . chez Claire le covid fait le tour … bon courage ! et je partage bien sûr sur les réseaux ton article . je t’embrasse .
Merci Michèlle ! Ton soutien me touche. J’espère en effet que cet article apportera un peu de soulagement aux familles qui traversent cette épreuve de près ou de loin.
Je te souhaite bon courage Julie ! De tout cœur, et j’espère que tu ne seras pas trop touchée par le virus ! Bises !
Merci Mai Lien ! J’essaie de booster mes défenses immunitaires 😉
Bon courage à toute la famille pour affronter ces mauvais jours.
Merci ! On se soutien les uns les autres ! 💖
Bonjour Julie! Merci pour ton article!
Merci Floriane !
Bon courage à vous!
Et waw, c’est vraiment une énorme richesse pour tes loulous d’avoir une maman qui accueille leurs émotions, les siennes, et le stress!
Prends soin de toi! <3
Merci Maëliss !