T’est-il déjà arrivé de te sentir énervé sans raison apparente ?
De ressentir du stress, de la peur sans connaître l’objet de cette peur ?
T’est-il arrivé de sourire et même de rire sans vraiment savoir pourquoi ?
Parce que nous, êtres humains, sommes dotés de capacités extraordinaires, de supers pouvoirs qui nous permettent de mieux comprendre les autres.
Naturellement, nous reproduisons les expressions, les mouvements, la manière de parler de notre entourage. Naturellement, nous nous laissons porter par leurs émotions.
C’est chouette ! C’est ce qui nous permet d’avoir des liens aussi forts, d’être en empathie, de nous comprendre sans nous parler. Et même parfois, de nous comprendre malgré les mots. Cela nous permet de sentir, parfois sans en avoir conscience, que le discours de notre interlocuteur est sincère ou non. Ces mots expriment une pensée mais son corps, sa posture, sa voix en disent une autre.
Seulement voilà, le revers de la médaille est que nous nous laissons aussi envahir par des émotions ou sensations négatives qui ne sont pas les nôtres.
Une évidence… ou pas
Pour moi, cette notion est assez claire et évidente. Je la connais depuis longtemps et je pensais l’avoir clairement intégrée.
C’est le cas, dans la théorie. Parce que j’ai beau savoir, dans ma petite tête, que je peux me laisser embarquer dans les émotions des autres sans le vouloir. Parfois, mon coeur et mon corps n’ont pas conscience que l’origine de cet état est extérieur à moi.
Je me rends compte également que cette notion n’est pas forcément évidente pour tout le monde.
Revenons alors sur le pourquoi du comment.
D’où vient ce phénomène ?
On peut penser que cette contagion émotionnelle nous vient de nos pensées. Mon amie me raconte sa journée : panne de réveil, souci dans le métro, enfant malade à récupérer en catastrophe à l’école… Mes pensées l’accompagnent et me font partager son émotion.
C’est en partie vraie mais ça va bien au delà. Il n’est pas nécessaire d’en passer par la partie cérébrale, pensée, réflexion pour ressentir les émotions de l’autre. Et même, les pensées sont plutôt la dernière étape de ce phénomène.
La contagion émotionnelle commence bien avant que nous prenions conscience de la situation de l’autre. Elle commence dans notre corps.
Effet miroir
Il faut savoir que nous avons des capacités d’imitation assez fortes. Nous nous synchronisons sur l’autre. Tu as peut-être entendu parler des neurones miroirs. Ceux-ci nous amènent à reproduire les attitudes et gestes de notre interlocuteur de façon inconsciente.
Un exemple de cette faculté est le bâillement. Je baille, ça te fait bailler.
Je te propose d’observer les gestes et postures de tes amis. Lorsque vous discutez pendant quelques minutes, les positions des bras, des jambes se calent les uns sur les autres. Je croise les bras, mon ami aussi. Je me recoiffe, mon ami le fait quelques instants après…
Un cerveau miroir
Il semblerait en fait que ce soit bien plus que de simples neurones miroirs mais plus globalement un cerveau miroir. Ce fonctionnement favorise les apprentissages et l’empathie. En te regardant et en reproduisant tes gestes, j’apprends et je te comprends. Il nous permet également de nous intégrer au groupe.
Concrètement, quand je vois quelqu’un qui est triste, j’ai tendance à reproduire son attitude corporelle, ses mimiques. Ainsi, mon corps envoie le signal à mon cerveau que je suis triste.
Ce mécanisme est très puissant puisqu’il induit des sécrétions hormonales en rapport avec cette émotion qui, à la base, n’est pas la mienne.
Mon corps influence mes pensées qui influence mon corps qui….
Un mécanisme puissant
De plus en plus d’études décortiquent ces phénomènes de contagion émotionnelle.
Comment la joie et l’effervescence se diffusent dans tout un pays lors d’un championnat.
Comment la peur et l’angoisse peuvent se répandre à une vitesse incroyable à partir d’une simple photo sur les réseaux sociaux.
Je parle ici de voir et reproduire les gestes de l’autre mais le phénomène va encore au delà. Chacun de nos sens peut détecter de la peur, de la colère, de la joie, de l’amour et le diffuser dans ton être.
Imaginons que la personne à tes côtés vive une peur intense. Tes capteurs olfactifs vont détecter l’odeur de sa peur et te mettre en état de vigilance. Petit à petit, tu te sens toi-même nerveux sans en savoir la raison.
Pourquoi cette contagion ? C’est assez simple et primaire. Revenons-en aux origines de l’homme… Ou au moins aux hommes préhistoriques. En cas de danger, si ton voisin a repéré un tigre menaçant, il va être saisi de peur. Ton corps le détecte et te fait ressentir les mêmes sensations afin de te préparer à réagir et à fuir ou combattre. Inutile d’attendre que tu aies toi aussi vu la source du danger pour se mettre en condition. Ce mécanisme te permet de gagner les précieuses secondes qui te mettront à l’abri.
Contagion versus empathie
J’aimerai ajouter à ce concept une réflexion personnelle. Il y a pour moi une distinction à faire, ou plutôt une nuance à apporter sur les notions de “contagion émotionnelle” et “d’empathie”.
Si dans la contagion émotionnelle, je peux me laisser envahir par l’émotion de l’autre, quand je suis en empathie, je suis capable de faire la part des choses entre mon émotion et celle de mon interlocuteur.
En clair, quand je ressens de l’empathie envers quelqu’un, je ne sombre pas avec lui dans l’abîme de son émotion. Je la vois, je la comprends, je l’accueille mais je ne la fais pas mienne. Et c’est là que réside pour moi la véritable intelligence émotionnelle : dans la capacité à comprendre et accueillir l’émotion de l’autre sans se l’approprier. Être conscient de ce qui m’appartient et de ce qui appartient à celui que j’ai en face de moi.
Maintenant que tu y voies un peu plus clair dans le mécanisme, voyons ce que nous pouvons en tirer de positif. Parce que ce phénomène a ses avantages et ses inconvénients.
Synchronisation/désynchronisation
La première clé que je voudrais partager avec toi est toute simple. Utilise ton corps !
Les émotions sont dans notre corps, pas dans notre pensée. Tu as un corps, tu peux donc choisir de comprendre les émotions de l’autre ou de t’en détacher.
Lorsque tu veux comprendre ce qui se passe pour quelqu’un, au hasard ton enfant, la première chose à faire est de l’observer et de te reproduire sa posture et ses mimiques. Sans le singer ou faire le clown mais avec sincérité.
En vérité, la première première étape est de te rendre disponible émotionnellement. Donc de respirer tranquillement et de te défaire de toute interprétation. C’est indispensable pour te mettre en posture d’accueil. Tu peux donc observer ton enfant, te mettre plus ou moins dans la même position. Au moins, s’imaginer être dans la même posture.
Ensuite, laisse-toi sentir. Attends quelques instants et vois ce qu’il se passe pour toi. Quelles sont tes pensées, tes sensations ? Qu’as-tu envie de faire ?
Ce petit exercice te permet de te rapprocher de ce que ton enfant vit et lui montre ta préoccupation pour lui. Cela lui montre que tu te mets à son accueil, à son écoute.
Se détacher de l’émotion de l’autre
Si tu peux utiliser ton corps pour ressentir l’émotion de l’autre, l’inverse est vrai. Il arrive parfois que nous nous laissions envahir par une émotion qui n’est pas la nôtre. Si c’est de la joie ou de l’amour, laisse-toi faire et profite ! Sinon, tu peux te désynchroniser !
Et oui ! De la même façon que tu as pris une certaine position pour comprendre ton enfant, tu peux changer de posture pour indiquer à ton cerveau de changer d’émotion.
Tu ne me crois pas ? Essaie ! Lève-toi. Étire tes bras vers le ciel en signe de victoire. Bombe le torse. Et pense à quelque chose qui te fait vraiment peur…..
Alors ? Il n’est pas possible de ressentir de la peur dans cette position. Ton corps envoie un message de puissance à ton cerveau. L’incohérence entre ta posture et l’histoire que tu te racontes mets tes sensations en déroute.
Évidemment, cette astuce n’est pas là pour te faire nier tes émotions. Tes émotions te donnent des informations importantes pour te guider dans la vie. Par contre, lorsque tu te sens embarqué dans l’émotion des autres, tu peux t’en défaire en te désynchronisant. Change de position. Redresse-toi, respire et reconnecte-toi à toi-même. Il te suffira alors de quelques instants pour reprendre ta place, ton pouvoir.
Superpouvoirs
En fait, l’empathie est un super-pouvoir. Celui de comprendre l’autre, d’être en lien, d’accueillir. Tu peux t’exercer un peu plus chaque jour afin de développer ton pouvoir.
Tel le jeune padawan, il te faudra un peu de temps et d’exercice afin de maîtriser la force du jedi.
La contagion émotionnelle aussi peut être utilisée en super-pouvoir ! Il te suffit de décider de contaminer ton entourage d’ondes positives. La joie et l’amour se partagent et se transmettent très facilement. Elles se propagent plus facilement avec les personnes que l’on aime mais marchent aussi envers les inconnus.
Parce qu’il suffit d’un sourire pour changer la journée de quelqu’un !
Vas-y, utilise ton super pouvoir.
Diffuse la joie dans ton couple, dans ta famille, avec tes amis, dans la rue, au supermarché, dans le métro !
Juste avec un sourire ! 😉
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