Faut-il persévérer dans la parentalité positive ?

Après tout, pourquoi se prendre le chou avec la parentalité positive ?

Qui n’a jamais dit ou pensé que :
« Les enfants c’est vraiment une contrainte ! « 

C’est vrai, moi aussi je le dis ! C’est usant les enfants. Ils font du bruit, réclament sans cesse notre attention. Pas moyen de lire un livre tranquille, de prendre un petit apéro entre adultes. Il y a toujours un enfant pour appeler, réclamer quelque chose ou pire se mettre à pleurer pour X ou Y raisons. 

Et alors, si tu rajoutes à ça cette fichue parentalité positive, c’est l’épuisement garanti. Fais pas ci, fais pas ça. Ne cries pas ! Ne t’énerves pas ! Sois à l’écoute ! Essaie de les comprendre !
Trop de pression, trop de contraintes… Plus personne ne s’y retrouve !

Un quotidien trop rempli

Chez moi, les enfants se couchent entre 20h et 22h. Oui, c’est leur rythme. Ils sont 3 et l’une de ces joyeux bambins est une couche-tard. Voilà, elle est comme ça. Il faut bien faire avec.

Le souci c’est que le moment du coucher nous prend 1 heure. Oui, les allers et retours entre Riri, Fifi et Loulou, ça prend un temps certain…
Alors, forcément, mon mari, il râle un peu. Pas moyen de passer une soirée entre amoureux. Vivement qu’ils soient couchés !

Le matin, on se lève, on se prépare, on part. 

Le week-end on a mille choses à faire. Là encore, ce serait sympa d’avoir du temps pour soi, pour avancer des projets perso, pour se poser un peu.
Mais non, on a 3 enfants qui ont besoin de passer du temps avec nous.

Et les vacances ? Mouhahahahaha ! Les quoi ? Se reposer et se détendre quand tu n’as pas tes repères, le stress au max, des activités super sympa mais aussi sur-stimulantes…
Ben non, pas possible. 

Alors oui, il y a des jours où tes enfants t’épuisent et où tu te dis :
“vivement qu’ils soient à l’école”
“vivement qu’ils dorment…”
Et pourtant…

Changer de regard

Et si on prenait les choses différemment ? Et si on prenait conscience de la chance que l’on a d’avoir des enfants ?
Oui, ok, c’est pas simple tous les jours. On peut toujours trouver pire ailleurs mais c’est pas pour ça qu’il faut tout supporter… Et, en même temps, partager du temps avec nos enfants est un privilège dont il faut profiter autant que possible.

La parentalité positive c’est fatigant ? Oui. Indéniablement.
Bien plus que le laxisme ou l’autoritarisme.

Pourtant, c’est grâce à cette façon de voir les choses, grâce aux informations que j’ai appris sur le cerveau et sur les émotions, que je peux prendre du recul sur les situations et lâcher prise. 

C’est grâce aux outils de parentalité positive que je peux passer des moments riches et intenses avec mes enfants.

Grâce à cette compréhension, nous avons des discussions à cœur ouvert et mes enfants savent qu’ils peuvent me parler de tout.
Nous avons créer un lien certes imparfait mais indestructible. 

Je sais à quel point c’est dur de rester bienveillant, positif et à l’écoute. C’est mon quotidien. 

Besoin de prendre soin de soi

Notre histoire est ancrée au plus profond de nous et résonne à chaque interaction avec nos enfants. Notre enfant intérieur s’agite et parfois s’insurge. “Pourquoi aurait-il le droit de se comporter ainsi alors que moi je n’ai jamais pu ?” 

Et puis parfois on a besoin de temps pour nous, de s’occuper de nous. C’est naturel et il est indispensable de s’accorder des pauses. On a tous besoin de se ressourcer.
Parfois changer de regard sur notre relation avec nos enfants peut nous aider à reprendre un peu de cette énergie qui nous manque. Cultiver notre gratitude et notre émerveillement envers nos enfants nous permet de nous remplir le cœur de sentiments positifs. 

Et puis parfois on a besoin de se retrouver seul, en tant qu’individu et de faire des choses qui nous plaise à nous, sans les enfants. Ça ne fait pas de nous un parent horrible ou insensible. En prenant soin de nous, on sera plus réceptif à notre enfant et plus accueillant. On lui montre également l’exemple : il a le droit de penser à lui et de prendre soin de lui. 

Il y a un équilibre à trouver entre le temps pour soi et les moments en famille. S’occuper de nous permet d’offrir à notre enfant une vraie disponibilité, une présence de qualité. 

Pourquoi est-ce si important pour moi ?

Récemment je me suis demandé pourquoi c’était si important pour moi de transmettre aux parents des clés pour avoir une meilleure relation avec leurs enfants et pour retrouver le bonheur des moments en famille.

Je pensais que c’était liée à mon histoire de maman.
Moi aussi je me suis remise en question quand j’ai été confrontée aux émotions et aux comportements dérangeants de mes enfants. Je ne savais pas quoi faire, comment réagir.  J’ai beaucoup cherché, lu. Je me suis formée, j’ai appris et j’ai maintenant envie de transmettre.

Mais ce n’est pas ma motivation profonde.

Je me rends compte aujourd’hui que les vraies raisons qui me motivent sont plus intimes et plus douloureuses aussi. 

Une histoire de famille

Ma mère a perdu son premier enfant lorsqu’il avait 5 ans. Elle en a très peu parlé et je pense qu’elle n’a jamais fait son deuil. Elle a gardé cette tristesse en elle sans jamais réussir à la dépasser. J’ai la sensation qu’elle n’a jamais été présente à 100% avec nous. Elle n’a pas pu nous donner cet amour inconditionnel qu’elle avait donné une fois et qui lui avait fait tant de mal. 

Ma mère était une personne adorable, bienveillante, aimée de tous. Les autres enfants la trouvaient merveilleuse et moi aussi. Mais elle n’était pas vraiment là. Elle s’occupait de nous du mieux qu’elle pouvait. Pourtant je n’ai jamais senti ce lien si fort. Comme si personne ne tenait l’autre bout de ma corde.

Alors je me suis adaptée. J’ai été une fille bien sage pour ne pas risquer de perdre cet amour si fragile. Pas de débordement, pas de colère. Rester exemplaire dans l’espoir d’être véritablement aimée.

Elle est morte quand j’avais 16 ans. 

Tirer des leçons du passé

Je garde de mon histoire deux notions importantes : 

Tout d’abord qu’il faut profiter du moment présent.
Parce que la vie peut s’arrêter demain. Aussi douloureux que ce soit à imaginer et à écrire, je peux mourir demain. Mon enfant peut mourir demain. Je ne sais pas combien de temps j’ai à partager avec ma famille.

Personne n’a envie de penser à ça et pourtant c’est la vie. Je ne dis pas ça pour faire peur. C’est pour moi une raison de célébrer chaque moment passé ensemble. C’est une motivation pour faire toujours mieux.

Je veux vivre le plus de moments magiques avec mes enfants. 

La deuxième notion qui ressort de mon histoire c’est l’importance d’un amour inconditionnel. Ce n’est pas une évidence pour chacun. Certains parents n’arrivent pas à aimer de façon inconditionnel leur enfant pour diverses raisons : leur propre vécu, ce qui s’est passé pendant la grossesse  ou avant, les circonstances de la naissance…

J’ai la chance de ne pas avoir d‘obstacle à l’amour que je porte pour mes enfants.
Même si j’avoue qu’à certains moments, envahie par la colère et le stress, je peux me sentir déconnectée de cet amour. Je les aime et les aimerais toujours quoiqu’il arrive. Il est fondamental pour moi qu’ils le sachent et qu’ils puissent y puiser confiance et sécurité. 

La parentalité positive n’est pas de tout repos. Elle nous impose de revoir nos mécanismes profonds, de revisiter notre histoire. C’est un nouveau langage à apprendre.
C’est éprouvant, c’est sûr. Mais c’est le plus beau cadeau à faire à nos enfants et la plus belle façon de vivre notre vie de parent.

Je ne suis pas une maman parfaite. Je ne suis pas toujours bienveillante. J’apprends chaque jour et je fais mon maximum pour accompagner mes enfants sur leur chemin.  
Ce que je sais c’est que leur présence dans ma vie est une chance et je veux en profiter à chaque instant.

Je te propose de me raconter un souvenir agréable de moment en famille. Raconte-moi en commentaire ce que tu aimes dans le fait d’être parent. Un beau partage qui nous rappellera à tous pourquoi on se donne tant de mal. Alors, à toi de jouer ! 💝