J’aime beaucoup mon épicier. Il a toujours le sourire, fait attention aux autres, veut aider. Il est vraiment sympa.
Aujourd’hui, je passe acheter quelques babioles pour remplir mon frigo et on se retrouve à papoter un peu. Il est fatigué, moi aussi. Il s’est levé tôt, j’ai été réveillée pendant la nuit…
« Ah bon, elle se réveille encore la nuit la petite ? »
« Oui, en même temps là elle était malade. Mais c’est vrai que sur les 3 il y en a souvent un qui atterri dans notre lit ! »
« Ah mais il ne faut pas, sinon ils vont prendre de mauvaises habitudes ! »
Arf, misère, le syndrome du sauveur!
Ne jamais prendre ses enfants dans son lit… Et pourquoi pas ?
Pourquoi toujours penser que l’enfant doit vivre des expériences douloureuses chez lui pour pouvoir y faire face dehors ?
Si on y réfléchit un peu. Pourquoi ?
Est-ce qu’un enfant maltraité se sent plus en confiance pour affronter les agressions extérieures ? Ou, au contraire, est-il plus désarmé et plus anxieux ?
On se dit qu’il faut que l’enfant soit frustré pour apprendre la frustration. Oui, la frustration est inévitable. On la rencontre partout dans notre vie.
Oui, l’enfant a besoin d’un cadre, de limites pour évoluer en sécurité.
Et, en même temps, c’est parce qu’on ne le frustre pas petit, c’est parce qu’on répond à ses besoins de façon appropriée et systématique, que l’enfant apprend à patienter, à différer son plaisir. Il peut attendre, il est confiant, il peut gérer la frustration parce qu’il sait que l’adulte fait attention à ses besoins.
Oui mais quand même il faut qu’il dorme dans son lit !
Ah bon ? Qui a dit ça ? Sur quelle base scientifique ça repose ?
Est-ce que ça va le rendre dépendant ?
Dans beaucoup de cultures les enfants dorment avec leurs parents pendant plusieurs années. Deviennent-ils pour autant des adultes dépendants affectivement ? Apparemment non.
Un enfant qui est accueilli, rassuré, apaisé, maturera son cerveau et développera sa confiance. Petit à petit, il pourra se détacher de ses parents en toute quiétude et s’approprier son espace.
S’endormir n’est pas chose aisée.
Nombre d’adulte ont des troubles du sommeil : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil agité… Certains sont incapables de s‘endormir seuls, d’autres se réveillent la nuit pour boire un verre d’eau ou ont besoin d’un peu d’air, d’un peu de clarté ou du noir complet, d’un léger bruit de fond ou de boule quiès pour se couper de tout…
Pour s’endormir il faut se laisser aller, lâcher prise, accepter de sombrer dans cet inconscient où on ne maîtrise plus rien.
Il faut être sacrément en confiance pour accepter ça !
Si c’est si difficile pour nous les adultes, qu’en est-t-il de nos chères têtes blondes ?
Oui, mais si tu le laisses pleurer, au bout de quelques nuits ça marche!
Oui, ça marche. L’enfant n’appelle plus.
Est-ce que ça veut dire qu’il a compris ?
Qu’est-ce qu’il a compris ?
Imagine :
Tu es un bébé, complètement dépendant des autres. Tu ne peux pas satisfaire toi même tes besoins. Déjà, tu ne les comprends pas. Tu ne comprends pas trop ce qu’il se passe en toi. La seule chose que tu puisses faire c’est appeler, pleurer.
Tu as besoin de contact, de lien ? Tu as faim peut-être ? Tu as juste besoin d’un câlin pour être rassuré ?
Alors tu pleures. Tu appelles ta maman, ton papa, la personne qui peut répondre à ton besoin.
Tu appelles mais personne ne vient.
Tu cries plus fort… Toujours rien ?
Alors tu t’énerves ! Tu es en colère !
Toujours rien…
Puis tu as peur, tu te sens seul, tu ne peux rien faire.
Tu es seul.
Alors oui tu apprends.
Tu apprends que rien ne sert de pleurer, personne ne vient.
Tu apprends que ce n’est pas la peine. Tu apprends que le monde est dur, que personne n’est là pour toi, que tu ne vaux pas la peine.
Oui, à 1 semaine ou 1 mois de vie, c’est ce qu’apprend ce bébé qu’on laisse pleurer seul dans son lit.
Ça marche, en effet. Il ne réveillera plus ses parents “pour rien”. Mais à quel prix ?
Quand on est parent, on veut faire au mieux pour nos enfants. On veut qu’ils soient forts, qu’ils soient heureux, qu’ils soient confiants.
Alors parfois, on fait ce qu’on croit être le mieux pour eux, ce qu’on a appris, et ça nous fait mal. On se force à les laisser pleurer parce qu’on nous a dit que c’était pour leur bien. Ça nous fait mal de les entendre pleurer. Ça leur fait du mal qu’on les laisse pleurer.
Parce que l’enfant fera tout pour préserver le lien avec son parent. Il interprétera tout ce qui se passe pour garder une belle image de son parent.
Alors il se dira que c’est de sa faute, qu’il ne vaut pas la peine, qu’il ne mérite pas.
Tu l’as fait ? Tu as laissé ton enfant pleurer ?
Tu ne savais pas. Tu n’es pas parfait. Tu fais avec les infos qu’on t’a données, bonnes ou mauvaises.
Tout est réparable. Montre à ton enfant que tu es là pour lui, maintenant et toujours, quoi qu’il arrive, quoi qu’il fasse.
Tu ne peux pas dormir avec ton enfant dans ton lit ? Ou tu n’as juste pas envie ?
C’est pas grave. Il y a mille façons d’être présent. Une parole rassurante, un toucher bienveillant, un câlin, une présence silencieuse… Trouve ta façon de faire, celle qui répond à son besoin tout en respectant les tiens.
Quelque soit ta façon de faire, l’important c’est de rassurer ton enfant, de lui apporter la sécurité affective, ta présence, ton acceptation, ton amour inconditionnel.
Parce que cet amour inconditionnel est le socle de sa confiance.
C’est dur d’être parent, de faire les bons choix.
Et si on écoutait un peu plus notre cœur, notre petite voix intérieure ?
Si ça te fait mal d’entendre ton enfant pleurer, va le consoler !
Si tu as envie de le prendre avec toi dans ton lit pour le rassurer, fais le !
Si tu préfères rester près de lui le temps qu’il se rendorme, vas y !
Écoute le et écoute toi !
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2 Commentaires
Super article. À partager au maximum de personnes 😊
En effet, à partager sans modération ! Merci !