Tout le monde parle de confiance en soi.
“Je n’ai pas assez confiance en moi.”
“Je voudrai que mon enfant ait confiance en lui.”
“Développez votre confiance en vous en 5 étapes.”
Mais c’est quoi au juste la confiance en soi ?
Est-il possible d’avoir confiance en soi ? Je veux dire partout, tout le temps ?
Est-il possible de ne pas DU TOUT avoir confiance en soi ?
Définition
Quand je me lance sur un sujet, j’aime bien m’assurer que tout le monde comprenne bien de quoi je parle. Je sais que chacun a sa définition de la confiance en soi, chacun a sa carte du monde, sa vision.
Revenons aux origines…
Ça faisait longtemps que je n’avais pas sorti mon dictionnaire et comme il prend la poussière en haut de ma bibliothèque, je vais aller le consulter de ce pas…
Confiance : 1. espérance ferme, assurance d’une personne qui se fie à qqn ou à qqch. […]
Le Robert pratique
2. Sentiment de sécurité d’une personne qui compte sur elle-même.”
Franchement, les définitions des dictionnaires, ce n’est pas toujours hyper aidant…
Le mot qui me parle le plus dans cette définition c’est “sécurité”. Et qui est la base de sécurité de l’enfant dans les premières années de vie ? Tadam, c’est nous, parent, figure d’attachement ! Tout cela aurait donc un lien avec l’attachement ?!
Révélation
En vrai, je n’ai pas besoin de la définition de mon bon vieux Robert pour te parler de confiance en soi. J’étais juste curieuse…
En fait, la confiance en soi se construit au fur et à mesure de ta vie et se compose de 4 piliers :
La confiance de base ou sécurité intérieure
La confiance en sa personne propre
La confiance en ses compétences
La confiance sociale.
Peut-on avoir confiance en soi ?
Je vais revenir sur chacun de ces niveaux mais avant ça, je voulais souligner un point important. Nous avons tous plus ou moins confiance en nous.
Tu as peut-être plus confiance en toi dans un de ces domaines et pas dans les autres. Par exemple, tu peux avoir confiance en tes compétences mais pas en tes relations sociales. Tu peux avoir une bonne sécurité de base mais manquer de confiance en ta personne propre.
De la même façon, la confiance varie en fonction du lieu, des circonstances, des personnes qui sont avec toi.
Tu peux avoir confiance en tes compétences professionnelles mais pas en tes compétences de parent. Tu peux te sentir hyper gêné en grand groupe ou avec des inconnus et te sentir à l’aise avec tes collègues de boulot.
Nous ne pouvons pas nous définir comme une personne ayant ou non confiance en nous. Ce n’est pas un état défini et immuable.
Nous avons tous confiance en nous dans certains domaines et moins dans d’autres. Nous pouvons tous améliorer cette sécurité intérieure.
La première étape, selon moi, est de se retirer cette étiquette de “je n’ai pas confiance en moi.”
La confiance de base ou sécurité intérieure
Il s’agit du tout premier niveau de confiance, la base de la base.
Elle se construit pendant la première année de vie, dès la naissance et même pendant la grossesse, et même dès le projet de grossesse. Elle est pleinement liée à l’attachement. (Si tu manques de clarté sur l’attachement, tu trouveras la lumière ici.)
Quand l’enfant naît et que ses parents l’accueillent pleinement, il se sent à sa place. Il se sent aimé.
“Je suis aimé juste parce que je suis. Je suis à ma place.”
Lorsque nous répondons aux besoins de notre enfant, que nous sommes à son écoute, que nous prenons soin de lui, nous lui envoyons ce message de sécurité.
Cette confiance se nourrit de nos partages, de nos moments d’intimités et d’amour avec notre tout-petit. Tous les moments de tendresse renforcent cette sensation de plénitude et de sécurité.
Si tu as l’impression que ton enfant manque de cette sécurité intérieure, le message à lui transmettre est “je t’aime quoique tu fasses et quoiqu’il arrive.” Cet amour est inconditionnel et ne dépend pas d’un bon comportement, du respect des règles, de bonnes notes.
Cet amour n’est lié qu’à la présence de ce petit être dans ta vie.
Mes pépites de lectures à ce sujet :
Réparer sa confiance de base
Si toi-même, tu ne te sens pas à ta place.
Si tu as tendance à toujours vouloir en faire plus pour être aimé.
Si tu as l’impression de ne pas mériter.
Tu peux changer cela en te donnant à toi-même cet amour inconditionnel.
Pour cela, il y a plusieurs voies.
Tu peux te regarder dans le miroir et te dire “Je t’aime et je t’aimerai toujours quoiqu’il arrive.” Je sais, ça fait bizarre. Je sais, c’est dur. Au début, tu ressentiras de la tension, un malaise, de la résistance. C’est que tu es au bon endroit.
Prends le temps de te regarder dans le miroir avec amour. Regarde-toi dans les yeux et fais taire la petite voix qui te juge.
Tu es à ta place. Tu mérites d’être aimé. Tu as le droit d’être toi.
Tu peux aussi prendre des photos de toi enfant et lui adresser ces mêmes phrases, cet amour.
Tu peux visualiser l’enfant, le nouveau-né que tu étais et lui apporter cette sécurité dont il a manqué.
Parfois, ce chemin nécessite d’être accompagné.
La confiance en sa personne propre
Vers 18 mois-2 ans, les enfants commencent à dire “NON”. On dit qu’ils s’affirment, que c’est la phase d’opposition, le “terrible two”.
Personnellement, je déteste ces appellations qui sont très péjoratives et amènent un regard négatif sur cette période.
Pour moi, ce moment est magnifique. Notre enfant prend conscience qu’il est quelqu’un. Il se révèle. Il sort de sa chrysalide. Quoi de plus beau que cela ?
Oui, ok, il dit “NON”. Et alors ? Il ne nous dit pas NON à nous, il dit OUI à lui.
Il a besoin de se différencier. Je suis quelqu’un d’autre que mon papa, ma maman. Je suis moi et je décide pour moi.
Est-ce un problème ?
La vraie question est : pourquoi cela me dérange autant ? Est-ce que moi-même je ne me sens pas en sécurité ?
Pourquoi interprète-t-on toujours les faits de notre enfant comme une prise de pouvoir sur nous, une rébellion ? Là où il est juste en train de se construire !
Plus nous permettons à notre enfant de décider pour lui, dans la limite de ce qui est possible, plus nous lui donnons la permission d’être lui, de s’affirmer en tant que personne.
Concrètement, au lieu de se battre pour qu’il mette ses chaussures, on peut le laisser choisir entre les baskets et les bottines, entre d’abord la droite ou d’abord la gauche, entre maintenant ou après le brossage de dents. Lui donner du choix lui permet de prendre du pouvoir, d’affirmer sa confiance en sa personne propre.
Il est une émotion qui est en lien direct avec notre personne propre, il s’agit de la colère. Celle-ci a pour but de protéger nos limites, nos valeurs. Accueillir la colère, la valider (lorsqu’elle est appropriée au déclencheur et proportionnée) aide aussi notre enfant à renforcer sa confiance en lui.
Réparer sa confiance en sa personne propre
Pour certains, la colère est une émotion bannie. Elle est considérée comme dangereuse et confondue avec la violence. Pourtant, accepter sa propre colère nous aide à dire NON et à nous sentir exister en tant qu’individu.
Par ailleurs, si tu sens que tu as du mal à affirmer ta position, tes idées, si tu as des difficultés à faire des choix, il est peut-être temps de renforcer ta confiance en ta personne propre.
Tu as le droit de décider pour toi.
Tu as le droit de ne pas être d’accord, d’avoir tes propres idées, tes propres envies.
Tu as le droit d’être toi.
Un exercice intéressant pour te libérer de ses freins : dire non ! Tu peux commencer par des petites choses sans conséquences. “Est-ce que tu veux encore du plat ? NON”
“Est-ce que tu veux manger au resto japonais ? Non, je veux manger au resto italien.”
Et petit à petit, prendre le temps avant de répondre à quelqu’un. “Est-ce que j’en ai vraiment envie ? Est-ce que je suis vraiment d’accord ?”
La confiance en ses compétences
Après la fameuse période du “NON” de l’enfant, vient celle du “Moi, tout seul !”. Souvent, elle est mise également dans le package du terrible two.
Tu sais, c’est quand tu sers un verre de lait à ton fils et qu’il se met à pleurer, crier, se rouler par terre parce qu’il voulait le faire lui-même.
Ou alors lorsque ta fille insiste pour se servir elle-même de semoule alors que tu viens de passer l’aspirateur…
Là encore, en tant que parent, on peut se sentir énervé, soûlé voir agressé par cette phase du développement.
Et pourtant, il s’agit juste d’une phase. Elle va passer. Plus tu entres en opposition, en prise de pouvoir sur l’enfant, plus cette période sera compliquée et longue.
Alors si on essayait autrement ? Si on les accompagnait dans cette apprentissage de faire seul ? Nous sommes garants de leur sécurité. Nous nous tenons là, proche, protecteur mais sans empêcher ou faire à leur place.
Nous pouvons leur enseigner des ressources, les guider, leur donner les outils nécessaires à la réalisation de leurs projets en fonction de leurs compétences.
Et surtout, surtout, si nous voulons qu’ils aient confiance en eux et en leurs compétences, laissons-leur le droit d’essayer, de rater et de recommencer.
Le droit à l’erreur permet de se lancer dans de nouveaux apprentissages. L’erreur fait partie de l’apprentissage.
Afin d’ancrer leur confiance en leurs compétences, nous pouvons leur faire des compliments descriptifs, souligner leurs actions, valoriser leurs efforts. Parce que parfois, le résultat n’est pas celui que l’on voudrait, attendrait. Pour autant, nous avons mis du cœur à l’ouvrage, nous nous sommes impliqués dans le processus.
Renforcer sa propre confiance en ses compétences
Parce que parfois nous ne sentons pas compétent, pas à la hauteur, pas assez…
Parce que parfois la simple idée de peut-être échouer nous empêche d’essayer.
Nous avons nous aussi à nous donner le droit à l’erreur, à voir le chemin parcouru tout autant que là où nous sommes arrivés.
Parfois, nous passons à côté de ce que nous avons su faire, de ce que nous avons accompli. Nous occultons ces réussites avec des “mais ça c’était facile.”
Nous avons le droit d’être fier de ce que nous avons accompli.
Nous avons le droit de rater et de recommencer.
Montrons cet exemple à nos enfants, celui d’un parent qui apprend, d’un parent qui se trompe et qui en ressort grandi.
La confiance relationnelle
En grandissant, l’enfant prend de plus en plus conscience des autres. Vers l’âge de 6 ans, il va à la rencontre des autres, des relations, des émotions. Il développe son empathie, sa communication,ses interactions.
Chaque expérience de vie lui permettra de se sentir plus ou moins en confiance. Il tirera des conclusions sur ses capacités, sur les autres et sur le monde.
Nous ne pouvons pas contrôler ce qu’il vivra alors, à quoi il sera confronté. Il nous reste cependant un pouvoir énorme : celui de l’accueil et de l’écoute.
Lorsque notre enfant vit une situation compliquée ou heureuse, nous pouvons l’accompagner dans son vécu. Nous l’aiderons ainsi à comprendre ce qu’il vit, son émotion, celle de l’autre. Nous l’aiderons à mettre des mots, à comprendre et à élaborer ses pensées à ce sujet.
Nous avons tous notre place dans le monde.
Nous avons tous des compétences.
Nous avons tous le droit de penser différemment, de faire des choix.
Nous méritons tous d’être aimé juste parce que nous sommes.
Sache que tu as ta place.
Tu es compétent.
Tu as le droit de faire des choix.
Tu mérites d’être aimé.
Je suis Julie Mathieu, coach parentale. J’accompagne les parents dans la compréhension de ce qu’ils vivent avec leurs enfants, de ce que cela active chez eux et de ce que signifie le comportement de l’enfant. Je les aide à trouver leurs propres ressources, leurs solutions et à porter un nouveau regard sur leur relation. Si tu souhaites que je t’accompagne dans ta parentalité, c’est par ici.