Ou pourquoi je ne donne pas plus de “trucs et astuces” dans mes articles ?
Je vois beaucoup d’articles, de blogs, d’ateliers pour parents, qui donnent des recettes, des outils, des astuces en parentalité positive. Je le fais aussi de temps en temps mais pas souvent. Pourquoi ? En effet, ce que cherchent les parents ce sont des trucs pour le quotidien, des conseils de “comment faire”.
Le souci, pour moi, c’est qu’en accordant trop d’importance au comment faire, on en oublie le pourquoi. Quand notre objectif est d’amener l’enfant à faire quelque chose, les moyens employés deviendront facilement une sorte de manipulation.
Par ailleurs, si je te livre ma recette magique qui marche très bien avec moi et mon enfant, tu risques d’être très déçu quand tu l’essaieras avec toi et ton enfant. Cela risque de te mettre en échec sur 2 niveaux et je vais t’expliquer en quoi.
Quel est ton but ?
Quand on est parent, on a plein d’envies et de souhaits pour nos enfants. On voudrait développer leurs compétences, leur confiance en eux, leur respect des autres et d’eux-même. On voudrait leur enseigner des valeurs et les guider vers une vie heureuse et épanouie.
Ça, ce sont nos souhaits à long terme…. Mais souvent, dans la vie de tous les jours, on voudrait juste qu’ils écoutent ce qu’on dit et qu’ils fassent ce qu’on leur demande. Et oui, c’est humain. On croit savoir ce qu’il faudrait qu’ils fassent, qu’ils disent voire parfois ce qu’ils devraient penser.
Malheureusement et heureusement, ce n’est pas le cas. Nos enfants ont leurs propres besoins, désirs, envies et caractères. Et si tu veux leur transmettre des valeurs et développer leurs compétences et leur estime d’eux-même, il sera plus efficace de les laisser s’affirmer. D’où la question : quel est ton but ?
Que ton enfant t’obéisse là maintenant tout de suite ? Si c’est le cas je te renvoie à cet article ici.
Ou qu’il se sente bien dans sa peau et dans la société ?
Si c’est cette dernière option qui t’importe alors garde-la bien en tête ! C’est sans doute l’élément le plus important pour la suite : l’énergie que tu dégages.
Une question d’énergie
Il y a de supers outils en parentalité positive : les routines, la consigne positive, l’accueil des émotions, l’écoute des besoins, les encouragements, le choix, la réparation….
Seulement voilà, si tu n’es pas dans la bonne énergie, ça ne marchera pas !
Tout simplement parce qu’une bonne partie de ton langage n’est pas verbal : le son de ta voix, ton attitude corporelle, ta tonalité, les mouvements de ton visage…
Tu peux utiliser la “bonne” formule, celle qui est recommandée par tous les articles de parentalité positive et pas toutes les études de neurosciences, si tu n’es pas dans la bonne énergie, ça ne marche pas.
C’est le même principe qu’un comédien dans une pièce de théâtre : il ne suffit pas de connaître son texte par coeur, il faut le jouer, le sentir, l’incarner.
Si tu dis à ton enfant : “est-ce que tu préfères mettre tes chaussettes vertes ou les rouges?” Mais que dans ta tête tu te dis : “dépêche toi de mettre tes chaussettes bon sang on va être en retard !” Il est fort probable que tu n’obtiennes pas la coopération attendue. Pourtant tu as donné un choix, tu n’as pas exercé de contrainte…. Mais tout ton corps respire le stress et la tension !
Des outils à double tranchant
Au delà de cet aspect, si on se résume aux outils pratiques de la parentalité positive, ceux-ci peuvent facilement être détournés pour manipuler l’enfant et obtenir ce qu’on voulait.
Par exemple, certaines astuces de discipline positive peuvent facilement devenir de la manipulation ou de la sanction. Sous couvert de faire expérimenter les conséquences naturelles ou logiques d’une situation, le parent peut provoquer un stress important chez l’enfant. Le principe de base est intéressant mais il peut vite devenir une punition déguisée.
De la même façon, amener un enfant à réparer ses erreurs est une bonne approche. A condition que ce ne soit pas dans un but de vengeance. Il s’agit de permettre à l’enfant de prendre conscience de son erreur et de ses conséquences et de lui permettre de réparer. Il est valorisé dans une dimension positive et constructrice. La réparation n’est donc pas nécessairement douloureuse ou pénible.
La différence réside dans 2 piliers fondamentaux : l’énergie du parent et la compréhension de ce qui se passe pour l’enfant.
C’est aussi pour cela que donner un conseil à un parent n’est pas forcément lui rendre service.
La recette magique : la fausse bonne idée
Par exemple, si je te partage l’astuce géniale qui a sauvé ma dernière séance shopping avec ma fille, à découvrir ici, je ne m’attends pas à ce qu’elle marche pour tout le monde, tout le temps.
Parce que chaque enfant est différent ! Chaque parent est différent ! Et chaque situation est différente !
Il est intéressant d’avoir plusieurs astuces dans sa trousse de secours mais il ne faut pas s’arrêter là. Les miennes sont là.
Le risque en appliquant à la lettre les conseils des autres est double : se retrouver en échec et se sentir dépendant.
Deux cas de figures sont possibles :
- l’astuce ne marche pas. Tu te retrouves en échec, retour à la case départ. C’est désespérant.
Voire pire, tu n’arrives pas à mettre en place la solution magique car tu es trop stressé, fatigué ou que c’est trop différent de ce que tu as reçu étant enfant. Là, tu te sens carrément incompétent. D’où l’importance de repartir de la base et de faire le point sur ton histoire, ton stress, tes émotions. Tu retrouveras toutes les informations à ce sujet ici. - L’astuce marche, génial ! Sauf que ce n’est pas toi qui l’a trouvée. Tu te sens un peu mieux sur le moment mais te sens-tu pour autant compétent ? Seras-tu capable de résoudre les autres situations seul ?
Alors comment faire ? Quelle est LA solution ?
La vraie solution pour moi est dans la prise de conscience.
Comprendre ce qui se joue dans la situation :
Qu’est-ce qui se passe pour toi ?
Quel est ton besoin ?
A quoi ça te renvoie dans ton histoire, dans ton enfance ?
Comment te sens-tu dans cette situation ?
Qu’est-ce qui se passe pour ton enfant ?
Son comportement est-il significatif d’un souci chez lui : stress, réservoir adaptatif vide, souci dans son cœur, besoin à combler ?
Est-il juste en train d’exprimer une émotion ?
Est-ce lié à son stade de développement ?
Ou est-ce juste que là maintenant, ce comportement TE pose problème ?
Être un parent efficace
Quand tu as plus de recul sur la situation, quand tu comprends mieux ce qui se passe, tu peux alors trouver tes propres solutions. Tu pourras piocher dans les trucs et astuces que tu as lus de part et d’autre et les adapter à ta situation.
C’est ainsi que ce sera le plus efficace et que tu te sentiras compétent en tant que parent.
C’est la méthodologie que j’enseigne dans l’atelier pour parents “stop aux crises” conçus par Isabelle Filliozat. Et c’est ce en quoi je crois.
C’est la raison pour laquelle je parle beaucoup plus des principes généraux que des petites astuces du quotidien. Je pense que comprendre est la clé.
Prendre conscience de ce qui se passe pour notre enfant, comprendre le stress, le notre et le sien, s’informer sur le développement du cerveau, étudier les neurosciences, développer son intelligence émotionnelle….
C’est sûr que cela représente un travail différent que le simple fait d’appliquer des recettes de cuisine toutes faites. Et en même temps c’est la garantie d’un changement en profondeur pour une vraie relation en harmonie.
Alors, envie d’en découvrir plus et de changer de regard sur ton enfant ?
Tu souhaites un accompagnement pour améliorer ta relation avec ton enfant ?
Prends rdv avec moi ici !