Aujourd’hui, ma fille a 3 ans et j’ai oublié de lui souhaiter son anniversaire !
Je suis nulle
Là, franchement, je me sens une maman archi nulle. Ce n’est pas la première fois que je ressens ça et j’ai bien peur que ce ne soit pas la dernière. Mais là, franchement j’ai fait fort !
Le pire c’est que c’est mon mari qui me l’a rappelé. Je ne m’en suis même pas rappelée de moi-même. Et depuis, je reçois plein de messages d’amis qui, eux, y ont pensé ! Ce qui renforce mon sentiment d’être super super super nulle…
Alors, pour être claire, je ne l’ai pas complètement oublié. Cela fait plusieurs jours que je guette la date. On a prévu une petite fête pour elle ce week-end. Je le savais. Je le sais. Je l’attendais.
Il n’empêche que ce matin, prise par la pression du temps, le stress, les milles choses que j’ai à organiser en ce moment, j’ai oublié.
Est-ce qu’elle s’en est rendu compte ? Non.
Est-ce qu’elle va se sentir oubliée, peu importante ? Probablement pas.
Et pourtant je me sens vraiment nulle.
La dernière fois, c’était le sac de piscine de mon fils. Le dernier jour de piscine, il a dû rester à l’école et laisser ses copains aller jouer et s’amuser à la piscine. A cause de moi. J’étais persuadé que les sessions piscine étaient finies. Et non !
A cause de moi, par ma faute, il a raté un super moment avec sa classe.
Par ma faute, il était déçu et triste.
Ma faute ?
Suis-je la seule responsable ?
En même temps, je prends tout sur mes frêles épaules mais suis-je responsable de tout ça ?
Clairement d’avoir oublié l’anniversaire de ma fille, oui. Et en même temps, ce matin, mon mari n’y a pas pensé non plus. Le stress impacte notre capacité de raisonnement et je suis assez chargée en ce moment. Cela ne constitue pas une excuse en soi mais ce sont des circonstances atténuantes.
Pour le sac de piscine de mon fils, ce n’est pas tout à fait la même chose. Il se trouve que je prend en charge pas mal de choses à la maison et donc, de fait, ma famille se repose sur moi. Ce fameux sac de piscine c’est celui de mon fils. Il a 7 ans. Il pourrait s’en charger lui-même. Mon mari, de son côté, pourrait être plus impliqué dans la vie scolaire des enfants et aurait pu me le rappeler. Chacun joue son rôle.
Alors la responsabilité est un peu partagée par tous. Nous sommes une famille, un système. On fonctionne ensemble. Chacun a sa part de responsabilité dans ce genre d’interactions. Moi, parce que je prends plus que ma part et les autres parce qu’ils me laissent prendre plus que ma part. Bien évidemment dans ces “autres”, mes enfants suivent le mouvement.
La place de chacun dans la famille
Ce qui est intéressant c’est de voir comment chacun prend sa place et tire profit de cette situation. Comment l’équilibre du couple influe sur le fonctionnement global de la famille.
Est-ce que si les tâches étaient mieux réparties entre mon mari et moi cela changerait l’implication des enfants ?
Il est possible que, dans une telle situation, je laisserai plus de responsabilité à mon fils. Peut-être que, de son côté, mon fils prendrait plus sa place. Peut-être aussi qu’il se sentirait plus autonome. Peut-être que je me sentirais alors moins responsable de tout ce qui se passe.
Tous nos comportements sont liés et même si ça m’énerve, je suis en partie responsable de la situation.
La maman idéale
Le fait est que, souvent, je prends les choses très, peut-être trop, à coeur et que je me mets une pression démesurée.
J’ai cette image d’une mère idéale que je voudrais être.
De cette maman qui ferait des bons petits plats bio et sains, qui gérerait les crises avec douceur, empathie et sérénité.
Cette maman qui se lèverait un peu en avance le matin, histoire d’avoir le temps de prendre soin d’elle avant de réveiller les enfants avec un grand sourire et pleine d’entrain.
Cette maman qui jonglerait parfaitement entre son métier d’auto-entrepreneur et sa fonction de maman, son rôle d’épouse et sa vie de femme.
Cette maman qui serait disponible, à l’écoute, qui accueillerait avec empathie les émotions et le stress de chacun…
Bref, la maman parfaite !
Et bien, clairement, non, je ne suis pas cette maman !
Mais d’où me vient cette image complètement irréaliste de ce que devrait être une mère ?
Un idéal irréel
En ce qui me concerne, j’ai largement idéalisé ma mère et j’essaie de lui ressembler. Le souci étant que j’essaie de ressembler à une image complètement fausse.
Ma mère n’était pas parfaite. Enfin, je crois, j’imagine. Je ne sais pas. Elle est morte quand j’étais ado. Ça n’est pas anodin.
L’adolescence est justement le moment où on sort de cette vision idéalisée de nos parents, où on remet en cause ce qu’ils font et ce qu’ils sont. Cela permet de définir ses propres valeurs, sa propre personnalité. C’est comme si on changeait de lunettes et que les imperfections de nos parents nous apparaissaient enfin.
Oui, mais voilà, moi, au moment où je commençais à changer de lunettes et à voir la réalité de mon monde, celui-ci a basculé. L’image de ma mère devenait donc irréprochable tandis que celle de mon père volait en éclat. Forcément, on ne critique pas une personne qui nous manque…
Tout cela pour dire que j’ai gardé une vision naïve de ma maman : celle qui s’occupait de tout le monde, qui gérait tout avec facilité et que tout le monde aimait.
Voilà, un exemple facile à suivre !
Il y a un autre élement qui vient renforcer ce phénomène : la pression sociale.
Des parents sous pression
Nous vivons dans une société où les parents doivent être parfaits et performants en tout point : un travail rémunérateur et épanouissant, un couple indépendant et en harmonie, une famille à l’écoute des uns et des autres et qui rentrent dans le cadre de la société…
Avec tout ça, on est bien parti !
Si on ajoute à ça l’absence de soutien et de ressources pour les parents, on est au top !
Mais est-ce si grave de ne pas être parfait ?
Et puis ça veut dire quoi être parfait ?
Parce que, finalement, c’est bien aussi que mes enfants et mon mari apprennent à faire sans moi. Ce n’est pas forcément si constructif que ça de trop prendre soin d’eux. Je les rend dépendants de moi.
Et puis c’est peut-être pas si mal de se montrer imparfait auprès de ses enfants ?
Les bénéfices de nos erreurs
Les enfants modélisent nos comportements. Ils nous voient faire, réagir. Ils enregistrent ces comportements et les reproduiront eux-mêmes.
Il est certain que nos enfants feront des erreurs parfois. En nous ayant vu nous tromper, ils auront appris que l’erreur fait partie de la vie. Tout le monde se trompe. Cet exemple leur permettra de se sentir moins nul.
Se comparer à un parent parfait, comme je le fais avec ma mère, place l’enfant en situation d’échec. Il ne sera jamais à la hauteur de son modèle.
En acceptant nos erreurs nous montrons à nos enfants que c’est un processus naturel. L’erreur fait partie de l’apprentissage.
Le deuxième aspect que nos enfants pourront modéliser est notre façon de gérer nos erreurs. Et c’est là qu’il est intéressant de faire un travail sur nous.
En effet, si à chacune de nos erreurs, on se morfond pendant des heures, des jours, des semaines. Si on se dévalorise, l’enfant comprendra que se tromper est quelque chose de rabaissant voire de dangereux.
Si à l’opposé, nous ignorons nos erreurs, faisons comme si de rien n’était, ils apprendront que celles-ci sont honteuses et qu’il faut les cacher.
Sublimer nos erreurs
Pour que l’erreur nous aide à avancer, elle doit devenir notre alliée, nous servir de moteur.
Je me suis trompée.
1) j’assume.
2) je répare
3) j’y vois un apprentissage, une clé pour m’améliorer.
Nos erreurs n’ont pas à être cachées. Il est libérateur de se donner le droit à l’erreur. Oui, j’ai fais des erreurs et j’en ferais encore. C’est inévitable. Mais celles-ci me sont utiles.
Si mon erreur a blessé quelqu’un, je peux demander pardon et voir comment réparer. Ainsi le lien sera restauré et même renforcé. Les excuses sont un art à part entière. Il ne faut pas sous-estimer leur importance et les faire n’importe comment. Celles-ci doivent être sincères et prendre en compte le vécu de l’autre. Je développe ce thème dans cet article ci.
Une fois que j’ai restauré le lien, je ne m’arrête pas là. Je prend le temps de faire le point sur la situation et de voir ce qu’il s’est passé. Le but est de voir comment c’est arrivé et de voir quoi mettre en place pour ne pas refaire la même erreur.
Une habitude à prendre
Evidemment, plus on maîtrise ce processus et plus notre vécu de l’erreur sera facile.
Si chaque raté nous fait avancer alors nous ne les verrons plus comme des événements négatifs. C’est ainsi que nos enfants pourront, eux aussi, accepter leurs erreurs et en faire une source d’apprentissage et de progression.
Pour renforcer la modélisation, nous pouvons décrire ce qui se passe pour nous. En expliquant à nos enfants quelle était notre erreur et ce que ça nous a appris, on ancre un peu plus le processus dans leur esprit.
Et si c’était une bonne chose que je sois imparfaite ?
Au final, ce n’est peut-être pas une si mauvaise chose que je ne sois pas la maman que je voulais être.
Je suis, certes, imparfaite mais je l’assume. Mes enfants savent que je fais des erreurs et j’essaie de leur montrer que chaque faux pas m’aide à avancer.
Chaque jour, je travaille sur moi, sur mes croyances, sur mon stress, sur l’influence du regard des autres.
Oui, ce matin j’ai oublié de souhaiter son anniversaire à ma fille. Mais ce soir j’en ressors grandie. J’ai pris le temps de profiter du temps passé avec elle ce soir. J’ai pris conscience de la pression que je me mets pour tout gérer. J’ai pris conscience de ma part de responsabilité dans le fait que tout le monde se repose sur moi. J’ai appris.
L’erreur n’est ni à craindre ni à cacher, elle est à utiliser et à sublimer pour en sortir son essence : l’apprentissage.
Rappelle toi de ça la prochaine fois que tu te sens nul, pas à la hauteur. Dis-toi que ces expériences te font grandir et sont utiles aussi pour tes enfants. Fais-en une force et nourris-toi de ces enseignements.
Pour que chaque jour tu sois le meilleur parent imparfait qui soit pour tes enfants.
Tu souhaites un accompagnement pour améliorer ta relation avec ton enfant ?
Prends rdv avec moi ici !
2 Commentaires
Merci pour cet article inspirant!
Merci !