Voilà donc deux semaines que nous sommes, pour beaucoup, confinés. Les écoles sont fermées et nous nous retrouvons avec une double casquette : parent et professeur.
Ah non pardon, triple casquette : télétravailleur aussi.
Ah non, pardon quadruple casquette : cuisinière aussi.
Ah non, pardon…. Bref, on a du boulot !
Mais comment faire pour que cet enseignement se passe bien et ne tourne pas à la confrontation ? Et même mieux, ne pourrait-on pas tirer des bénéfices de cette situation et en profiter pour renforcer le lien et certains apprentissages ?
Apprendre dans la joie
Attention quizz : Quelle est l’émotion qui sert à apprendre ?
La peur
La tristesse
La colère
La joie ?
Facile, c’est la joie. Une des fonctions de cette émotion est d’aider aux apprentissages.
Malheureusement ce n’est souvent pas celle là que ressentent les enfants quand ils font leurs devoirs…
Lorsqu’on ressent de la joie, on est bien. Notre corps synthétise de l’ocytocine, ce qui nous détend et nous rend confiant. Nous sommes donc pleinement disponible pour apprendre.
De plus, cet état de bien-être aide les connexions neuronales à s’établir.
C’est d’ailleurs en jouant que les enfants apprennent le mieux. On pourrait dire que le travail des enfants c’est de jouer. Que ce soient des jeux de société, des jeux d’imagination, des jeux de construction, ce sont des outils d’apprentissages très efficaces.
Alors, ne négligeons pas les moments de jeux libres pour nos enfants.
Moins de pression, plus de résultats
Pour beaucoup de parents, le fait de devoir faire l’enseignement à la maison en cette période de confinement est un énorme facteur de stress. On se met la pression, on a peur que notre enfant prenne du retard et ne suive pas le programme correctement.
Alors on met la pression à nos enfants, petits et grands, et les devoirs deviennent un moment de stress et de conflits.
Que se passe-t-il alors ? C’est le stress qui prend le pouvoir ! Le parent, sous stress, commence à attaquer : cris, menaces…
L’enfant, lui aussi sous stress, peut réagir de différentes façons :
- L’attaque : crier, taper, insulter…
- La fuite : partir, rire ou sourire, fuir dans ses pensées
- Le figement : il perd ses moyens, ralentit voire s’arrête complètement.
Parfois la menace est efficace sur le moment et il se met à son travail. Malheureusement, son cerveau sous stress ne peut pas intégrer les notions vues. Son travail ne sera pas efficace.
C’est dommage. Tout le monde est tendu. Tout le monde se fatigue pour si peu de résultats.
Alors comment faire ?
On fait ce qu’on peut
Nous ne sommes pas là pour remplacer les professeurs. Enseigner est un métier. On ne s’improvise pas maître ou maîtresse comme ça et ce n’est pas le but.
Notre travail de parent est de soutenir nos enfants et d’être une base de sécurité solide.
En cette période de confinement, il nous ait demandé de poursuivre une continuité avec les apprentissages.
Nous ne faisons pas de l’instruction en famille. Ceux qui ont choisi cette voie ont étudié la question et se sont organisé pour le faire. C’est un choix et non une obligation.
Nous ne remplaçons pas l’école. Nous pouvons leur proposer des activités pédagogiques, revoir les notions apprises en classe et les accompagner au mieux. Mais entrer en conflit pour leur faire l’école à la maison serait contre-productif. Maintenons leur éveil sur la pédagogie.
Profitons-en pour valoriser les efforts qu’ils font et les encourager.
Tu trouveras des astuces pour encourager ton enfant ici.
Observer les moments propices aux apprentissages
Le travail demandé par les enseignants peut se faire à différents moments de la journée, selon le rythme de l’enfant et sans forcer.
Vu que tu passes toute ta journée avec ton enfant, tu vas pouvoir l’observer.
- A quel moment est-il le plus disponible ?
- Combien de temps cela dure ?
- Est-il plus attentif le matin ou l’après-midi ?
- Quelles sont ces capacités de concentration ?
- A-t-il besoin de bouger pour apprendre ?
Par exemple, une poésie peut se mémoriser de plusieurs manières : en la répétant plusieurs fois, en la chantant, en la mimant, en la mettant en scène, en la dessinant. Chaque enfant a son mode d’apprentissage privilégié.
Il aura aussi plus de facilités dans certaines matières que dans d’autres. Pour certains domaines, il lui faudra une plus grande concentration. Pour d’autres, il aura besoin de se motiver un peu plus.
Renforcer les fonctions exécutives
Et si on allait plus loin ? Et si on profitait de ces moments passés ensemble pour renforcer les apprentissages de bases, les fondamentaux ?
Ceux-ci sont appelés fonctions exécutives. Elles sont le socle des apprentissages, ses fondations. Plus cette base est solide et bien ancrée et plus le reste des apprentissages sera fluide.
Ces compétences sont :
- La mémoire de travail. Il s’agit du fait de garder en tête les informations pendant une durée courte.
- Le contrôle inhibiteur. C’est-à-dire le fait de rester concentrer, de prendre son temps, de ne pas se laisser distraire et de réguler nos émotions.
- La flexibilité cognitive. C’est la capacité à corriger nos erreurs et à nous adapter à la nouveauté.
Comment aider nos enfants à développer ces compétences ?
Tout simplement en les soutenant dans leur spontanéité !
Tous les gestes du quotidien que les enfants veulent apprendre à faire seuls développent leurs compétences : ranger le linge, s’habiller, mettre ses chaussures, faire ses lacets…
Pour effectuer ses tâches, l’enfant a besoin de se concentrer sur ce qu’il fait et de retenir la suite de gestes à effectuer. Il rectifiera de lui-même ses erreurs pour pouvoir poursuivre son entreprise.
Quand ma fille de 3 ans s’habille toute seule, elle entraîne son cerveau. Dans quel sens j’effectue mes gestes, comment je place mon corps, dans quel ordre je fais chaque chose…
Ça tombe bien, en ce moment, pas de stress pour être à l’heure à l’école ! Alors on favorise l’autonomie. On soutien les essais de nos enfants et on les encourage. Quand ils ne savent pas faire, on prend le temps de montrer et de les guider sans faire à leur place.
Des jeux pour apprendre
Comme dit précédemment, le jeu est un formidable outil pour les apprentissages.
Quelques exemples :
Les puzzles favorisent la concentration, la persévérance et le fait d’apprendre de ses erreurs.
Les jeux comme 1,2,3 soleil ou Jacques a dit apprennent la maîtrise de soi.
Les jeux de construction améliorent la maîtrise du corps, la concentration et apprennent la notion de l’espace.
Les jeux de poupées et de petits personnages développent l’imaginaire et permettent de verbaliser les émotions et de travailler sur les compétences relationnelles…
Consolider l’intelligence émotionnelle
Se connaître soi, comprendre ses émotions permet de se sentir plus confiant et de mieux répondre à ses besoins.
Durant les prochains jours, tu seras confronté à toutes sortes d’émotions chez ton enfant. Je t’invite à profiter de ces occasions pour développer son intelligence émotionnelle.
Les émotions sont là pour nous guider. Elles ne sont ni positives ni négatives. Elles nous donnent des informations sur ce qui est bon ou pas pour nous, sur nos limites, nos valeurs.
Être à l’écoute de ses émotions est un véritable atout pour se sentir bien et prendre soin de soi.
Tu peux utiliser tous les supports pour en parler avec ton enfant :
- livres
- peluches
- jouets
- anecdotes…
Retrouve toutes les informations dont tu as besoin pour apprivoiser les émotions ici.
Remplir le réservoir
Il est une chose sur laquelle tu ne pourras pas faire l’impasse si tu veux que cette période se passe bien : veiller à remplir le réservoir adaptatif de chacun.
Afin de pouvoir se concentrer sur ses apprentissages, ton enfant a besoin d’avoir un réservoir affectif bien plein. Il a besoin d’énergie. Cette force, il la puisera dans les moments partagés, les paroles encourageantes, les gestes tendres, les câlins.
Toi aussi, tu as besoin de réserve pour t’adapter à la situation. Si ton propre réservoir est vide, ce sera difficile de gérer la situation et d’accueillir ce qui se passe pour ton enfant.
Alors prends un peu de temps pour toi. Même si ton planning est déjà surchargé, même si ça te parait impossible, c’est vital !
Les quelques minutes que tu t’accorderas te permettront d’appréhender le reste de la journée avec plus de facilité. Tu y gagnes donc du temps et de la sérénité.
Tout savoir sur le réservoir ici.
Juste quelques minutes :
- Respire profondément
- Fais le vide en toi
- Remercie-toi pour ce que tu fais
- Mets une musique qui te fait vibrer
- Lis un chapitre d’un livre qui te plait
- Fais un câlin à quelqu’un que tu aimes en savourant le moment
Et n’oublie pas de sourire et de rire tous les jours. Cette période est difficile pour tous : les confinés et ceux qui assurent le travail pour l’équilibre et la santé de tous. Pour nous adapter à cette situation, plus que jamais, nous avons besoin d’être en lien et de nous soutenir avec bienveillance.
Et toi ? Comment se passe les apprentissages pour toi ?
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2 Commentaires
J ai des ados, une dure épreuve nous a frappés il y a un an en plein confinement, la reprise du collège lycée a été compliquée. Je leur ai fait confiance , laissé leur rythme , la rentrée en sept a été compliquée également, mais à force de patience de bienveillance , de suggestions ils reprennent peid et ça vient d eux, je n ai pas décidé pour eux , juste étais là en appui. De voir ses enfants sourirent , d être au mieux, le top pour une maman.
Oui c’est difficile de tenir, dans le stress et dans les épreuves. Bravo pour ce beau chemin ! Le bonheur de nos enfants est la plus belle des récompenses !