Voilà 3 semaines qu’on est confinés, qu’une partie de mes projets sont à l’arrêt, que je gère tout à la maison et que j’essaie de garder le sourire et une attitude positive.
J’en ai RAS LE POMPON !!
La situation est tendue
Pour couronner le tout, mon mari est confiné dans le bureau depuis 1 semaine parce qu’il a choppé ce satané virus. 1 semaine que je suis plus seule que jamais.
Seule ? NON ! J’ai 3 enfants à gérer. 3 enfants qui ne sortent que quelques minutes par jour en bas de l’immeuble pour courir un peu et faire du vélo. 3 enfants qui ont besoin que quelqu’un s’occupe d’eux. 3 enfants pour lesquels il faut assurer une continuité pédagogique. 3 enfants sous stress !
Je suis une spécialiste de l’éducation positive. J’étudie ça depuis maintenant 5 ans.
Mais ce n’est pas pour ça que mon quotidien est tout beau tout rose.
Parfois, je doute, je me dis que ça ne sert à rien cette éducation positive. De toute façon, ils n’écoutent rien. Ils sont égoïstes, ne font que ce qui les intéresse et quand ça les intéresse. Ils sont ingrats, irrespectueux. Ils se moquent de moi et ne voient pas tout ce que je fais pour eux.
Manque de reconnaissance
Je souffre, entre autre, de manque de reconnaissance. J’aurai besoin que mon travail soit reconnu, remercié, valorisé. Malheureusement, c’est loin d’être le cas. Quand tu es parent, et encore plus quand tu es maman, tu es en poste 24h/24, 7j/7. Pas de congés, pas d’arrêt maladie et surtout pas de salaire !
Pas de pause ? Si, en partie, quand ton enfant va à la crèche ou à l’école. Quand tu peux passer le relai, tu es, en partie, en pause. Pas complètement car tu gardes la charge de tout ce qu’il faut anticiper, organiser, préparer.
En ce moment, il n’y a aucune pause et personne à qui passer le relais.
Jusqu’à ce que mon mari tombe malade, je pouvais encore m’appuyer sur lui. Ce n’est plus le cas. Et je pense à tous ces parents solo qui n’ont jamais de relais à la maison. C’est vraiment éprouvant.
Est-ce aux enfants d’être reconnaissants ?
Cette charge est lourde à assumer et personne ne valorise ce travail. La société ne reconnaît pas cette responsabilité comme un travail. C’est vrai, ce n’est pas UN travail. C’est plusieurs professions en une seule !
Ce manque de reconnaissance nous pèse et nous fait mal. Alors on en cherche où on peut.
Quand nos besoins ne sont pas comblés dans notre vie professionnelle ou sociale, nous essayons de les combler comme on peut et là où on peut.
Nous voudrions que nos enfants soient reconnaissants mais est-ce leur rôle ?
Je trouve fondamental d’enseigner la gratitude aux enfants et de leur donner l’habitude de prendre conscience de ce que chacun fait de bon. Pour autant, c’est mon rôle de parent de prendre soin d’eux. Ils ne sont pas obligés de me remercier pour ça. Ils le peuvent mais ce n’est pas un dû.
Et puis, ce n’est pas vraiment à mes enfants de prendre soin de mes besoins.
Manque de pouvoir personnel
Il y a un autre besoin qui se répercute beaucoup sur nos relations avec nos enfants : le besoin de pouvoir personnel.
Chaque être humain a besoin d’avoir de l’impact sur le monde et d’avoir du pouvoir sur la vie. J’en ai besoin, mon mari aussi, mes enfants aussi.
Quand je ne peux pas exercer mon pouvoir dans mon quotidien, que ce soit au travail, avec mes amis, dans mon couple, il est facile de l’imposer à mes enfants. Facile mais pas juste pour autant.
C’est ainsi qu’après une journée de travail où notre employeur ne nous a pas écouté, nous a imposé sa volonté, nous nous retrouvons à donner des ordres dans tous les sens à nos enfants. Evidemment ceux ci résistent et deviennent responsables de notre mauvaise humeur.
Pourtant si on prend un peu de recul, les choses peuvent être vécues différemment.
Quelque soit ma situation, je peux reprendre du pouvoir sur ma vie. Je peux choisir d’accepter ou de refuser ce qu’on me demande.
Chaque choix que je fais, chaque décision que je prends me permet de reprendre le contrôle et de sentir mon pouvoir personnel.
Trop de stress
Ce qui m’a fait craquer ces derniers jours, ce n’est pas mes enfants. J’ai accumulé de nombreux facteurs de stress et j’ai voulu trop en faire.
La situation en elle-même est déjà source de beaucoup de stress. J’ai envie de sortir, de voir mes amis, de me promener dans les rues, d’aller au parc… Je m’inquiète pour ma santé et celle de mon entourage.
Je me pose mille questions sur l’avenir proche et lointain.
Quand l’école va-t-elle reprendre ?
Quelles conséquences cela aura sur la scolarité de mes enfants ?
Quand va-t-on pouvoir sortir normalement ?
Quand pourra-t-on voir nos amis, notre famille ?
Quand aurons-nous le droit d’assister à des spectacles ?
Qu’est-ce que cette crise va changer sur nos vies ?
Quand pourrais-je reprendre mes ateliers ?
Quelles conséquences cela aura sur mon activité ?
Et surtout, combien de kilos j’aurais pris à la fin ?!
Trop de questions, trop de frustration…
Mon mari me manque
Cela fait donc 1 semaine que je vis à distance de mon mari. Il est là, près de moi mais on reste à distance. Il passe ses journées et ses nuits dans le bureau. On se croise à peine.
Pas de longue discussion, pas de câlin, pas de bisou…
Et pourtant j’ai tellement besoin de son soutien en ce moment, de me blottir dans ses bras et de me sentir en sécurité.
Mais non, mesures de précaution, distance de sécurité. Le confinement dans le confinement.
Et la solitude face aux difficultés.
Mes amis me manquent
Un des meilleurs moyens pour moi de remplir mon réservoir ce sont mes amis. (Quoi ? Tu ne sais pas ce que c’est le réservoir ! Je t’explique tout ici.)
J’aime passer du temps avec mes amis. Le matin en déposant les enfants à l’école, on échange toujours quelques mots. Parfois 2 minutes, parfois 30… Parfois juste un bonjour. Ces quelques échanges me font du bien. Je me sens en lien.
Régulièrement, je retrouve des amis pour un déjeuner ou un café. D’anciennes collègues, mes amies d’école de sage-femme, mes collègues de formation Filliozat, mes voisins et amis…
Tout cela me manque énormément.
Hier, je suis allée déposer des courses pour une amie. On a discuté quelques minutes. Sa fille m’a sauté dans les bras malgré les interdits. Ces quelques minutes m’ont fait réaliser à quel point cela me manquait. Cela m’a fait contacté cette douleur que j’évitais de sentir. J’en ai pleuré.
Le stress est contagieux
Toutes ces contraintes, toutes ces émotions contenues, tous ces doutes me mettent en tension. Je manque de patience. Je n’arrive plus à prendre du recul. Tout m’agace.
Le souci avec le stress est qu’il se propage assez facilement.
Mon stress augmente celui de mes enfants. Ils ont donc des réactions qui m’agacent. Cela augmente ma tension… Cercle vicieux !
Il y a quelques années, je me serais laissée submerger par ce stress. Je me serais noyée dans cette spirale infernale.
Heureusement, ces dernières années, j’ai beaucoup travaillé sur moi, sur le stress, sur mes émotions, sur ma parentalité… Je sais maintenant reconnaître cette spirale et en sortir.
Reprendre son souffle
La première chose à faire est de reprendre de l’air. Faire une pause et respirer.
Quand le stress me submerge, c’est comme si je manquais d’air, comme si j’étais à bout de souffle. J’ai besoin de reprendre des forces.
Alors j’ai fait une pause. Une journée sans me prendre la tête. Je n’ai pas travaillé sur mes projets. Je n’ai pas plié la montagne de linge. J’ai cuisiné simple et rapide. J’ai pris du temps pour moi. Je me suis reconnectée à mon corps, à mes sensations.
J’ai pris quelques minutes pour ne rien faire, juste être là, présente à moi-même et pour moi-même.
Juste quelques minutes. Plusieurs fois dans la journée, quand je sentais mon corps se crisper, je me suis arrêtée.
Boire un verre d’eau, respirer profondément, regarder dehors… De petites choses si simples, à la portée de tous et qui font une grande différence.
Etat d’urgence
Au final, ce que je vois dans tout ça c’est une urgence. Celle de me reconnecter à moi même, à mes ressources. Mais pas seulement, j’ai réellement besoin de passer des bons moments avec mes enfants.
J’ai besoin de rire avec eux, jouer avec eux, danser avec eux, leur faire des câlins…
J’ai besoin de me reconnecter profondément avec l’amour que j’ai pour eux.
J’ai besoin de me remplir de leur amour et de tout ce que j’aime dans le fait d’être parent.
Parce que oui être parent c’est difficile mais c’est aussi un merveilleux cadeau de la vie. J’ai de la chance d’avoir 3 enfants en bonne santé.
J’aime passer du temps avec eux.
J’aime les voir sourire, rire.
J’aime les regarder danser.
J’aime voir leur complicité.
J’aime les voir apprendre, rater, recommencer, persévérer.
Parce que le partage nous fait grandir et nous renforce, je t’invite à noter en commentaire de cet article ce que tu aimes faire et voir avec tes enfants.
Prends le temps d’apprécier les moments partagés avec eux et prends soin de toi.
Tu souhaites un accompagnement pour améliorer ta relation avec ton enfant ?
Prends rdv avec moi ici !