La communication dans le couple : se parler pour ne pas se séparer

La vie de couple ce n’est pas toujours simple, surtout avec des enfants.

Mon histoire

J’ai rencontré mon mari quand j’avais 24 ans. Je rêvais d’un beau, brun, ténébreux avec une moto et un blouson en cuir, je l’ai eu !
Le problème du beau ténébreux c’est que ce n’est pas un champion de l’expression émotionnelle !

Aujourd’hui nous sommes mariés, nous avons 3 enfants. Notre vie de couple autrefois simple et très “bisounours” est maintenant un joyeux mélange de prises de tête, de fatigue, de tensions et, heureusement, de rires et d’amour.

Il n’empêche que parfois, c’est la tempête et on peut facilement se perdre de vue.

Le couple parental

Etre parent est un job éreintant, contraignant, sans pause, sans vacances. Nous sommes 2 personnes aux tempéraments différents, on ne voit pas les choses de la même manière, on ne gère pas les choses de la même manière. Donc, parfois, on ne se comprend pas.

Je suis mère et ce n’est pas la même fonction que celle d’être père.
Je suis femme et ce n’est pas la même chose qu’être un homme.
Je suis moi et il est lui, 2 êtres différents, aux pensées différentes et aux fonctionnements différents.

Chacun sa carte du monde

Quelque soit le couple, quelque soit l’ancienneté de la relation, quelque soit le nombre d’enfants, quelque soit la répartition de la charge mentale, il s’agit toujours de 2 personnes différentes qui voient la vie différemment.

Parce que notre vie, notre passé, nos valeurs, nos idées reçues influencent chacun de nos gestes, de nos décisions, de nos interprétations. Nous ne vivons pas la même vie. Chaque être humain voit ce qui se passe autour de lui à travers ses propres lunettes, sa propre carte du monde.

Alors comment faire pour ne pas mal interpréter les réactions et les paroles de l’autre ?  Comment faire pour ne pas juger les agissements de l’autre ?

Une communication essentielle

Je pense sincèrement que le pilier le plus fondamental au sein du couple c’est la communication. C’est la clé de relations sincères et authentiques.

Certains peuvent vivre toute une vie, se dire épanouis, et ne jamais dire ce qu’ils ressentent réellement. Passer sous silence leurs déceptions, leurs attentes, leurs envies, leurs colères… En surface on peut penser que cela simplifie les choses. On ne va quand même pas se disputer pour la moindre broutille, on ne va pas en faire tout un plat…

Pourtant, goutte à goutte, ces petits rien deviennent un océan d’amertume, de rancœurs.

Toutes ces fois où on se dit :

“Il devrait savoir ce que je veux”
“Il voit bien que ça ne me plaît pas”
“Il sait mais ne fait rien”

Ces moments où on pense :

“Ce n’est pas si grave”
“Ça va passer”
“De toute façon, il est comme ça”

Certains l’acceptent et vivent avec. Mais c’est passer à côté d’une vraie relation, de l’intimité, d’une véritable connexion. C’est passer à côté de la joie intense et d’un amour profond.

L’art de la communication

Communiquer est un art qui nous fait terriblement défaut dans la société actuelle !

Exprimer nos émotions nous rend libres et nous donne du pouvoir. Cela nous rapproche les uns des autres.

Comprendre nos propres besoins nous permet de les exprimer simplement, clairement. L’autre pourra alors les accepter, les accueillir, sans jugement, sans offense. Il est alors possible de répondre à ses besoins, aux besoins de chacun.

Essayons alors la communication non violente. Le principe (en très synthétique) est d’exprimer

• ce que j’observe. De façon objective et donc sans jugement ni accusation. Exemple : “quand tu me dis ça” et non “quand tu me manques de respect”…
• ce que je ressens. Toujours sans jugement, attention ce n’est pas si simple ! Exemple “je me sens humiliée, rejetée, abandonnée..” sont des interprétations des actions de l’autre et non nos ressentis ! Ici, on exprime ses propres émotions et sensations. “J’ai le ventre qui se noue, je suis en colère, j’ai les larmes qui me montent aux yeux…”
• ce dont j’ai besoin. D’amour, de protection, de sécurité, de câlins, de calme…
• ce que je voudrais que l’autre fasse là maintenant tout de suite. Une demande claire et concrète. “J’ai besoin que tu m’écoutes”, “j’ai besoin que tu me montres que tu m’aimes”, ça non, c’est loin d’être clair ! “J’ai besoin que tu reformules ce que tu as compris” ou “j’ai besoin que tu me dise des mots gentils, que tu me fasse un câlin…” ça oui ! 😉

Tout cela demande d’avoir déjà bien travaillé sur soi, de comprendre ses propres besoins, de reconnaître nos émotions… tout en acceptant que l’autre puisse refuser notre demande, aussi bien formulée soit elle !

Ouais, clairement, il y a du boulot !

Mais même sans maîtriser l’art de la CNV, on peut déjà s’imprégner de ce qu’elle nous enseigne.

Un premier pas à faire

Tout d’abord, la première étape est de briser le silence !

Et oui, clairement, il y a des jours où je n’ai pas envie de faire d’effort. J’ai envie de faire la gueule et de me terrer sous ma couette. “Tant pis pour lui ! Il m’énerve trop et pourquoi ce serait toujours à moi de faire le premier pas ?”

Oui, pourquoi ce serait à moi de faire un effort ? Pourquoi toujours moi et pas lui ?

C’est une question qui me revient régulièrement. Mais c’est une question qui ne mène nul part. Pourquoi moi ? Parce que j’ai conscience qu’il faut agir, réagir. Parce que je peux le faire. Parce que ça en vaut la peine. Parce que peut-être que je suis plus avancée que lui sur le chemin de l’alphabétisation émotionnelle. Parce que parfois c’est lui qui le fait. Parce que j’en ai la force et le pouvoir. Parce que le plus important ce n’est pas qui fait le premier pas mais le résultat: la relation.

Alors une fois qu’on a réussi à se lancer, à amorcer la communication, on n’est pas sorti de l’auberge pour autant ! Parce que, pour que l’autre écoute nos besoins, il faut aussi accepter d’écouter les siens ! Moi, en général, c’est là que ça coince !

Prendre le temps d’écouter

Je parle de moi et il me répond en parlant de lui ! Non mais oh ! Il est gonflé quand même !

Et pourtant c’est ça aussi le dialogue. Parler et écouter !

Alors voilà, de temps en temps, je prends mon courage à deux mains et je fais parler mon beau ténébreux.
Parfois ça m’agace, ça prend du temps. J’ai envie de le conseiller, de lui dire quoi faire… Mais ce dont il a besoin c’est juste d’une écoute, un accueil de ce qu’il vit et ressent.

Et ça peut paraître injuste que ce soit à moi d’écouter.
La vérité c’est que lui aussi m’écoute, différemment, à d’autres moments.
La vérité c’est que je suis plus à l’aise avec mes émotions et que je travaille beaucoup dessus donc je les exprime sans qu’on me demande, la plupart du temps.
La vérité c’est qu’à force d’être à son écoute, il est plus à mon écoute.
La vérité c’est que ces moments nous rapprochent, consolident notre lien.
La vérité c’est que plus on est proches et en harmonie, plus notre vie familiale est simple, plus on coopère et plus nos enfants sont heureux et coopèrent.

On n’est pas une famille de bisounours. Parfois on s’énerve, on crie, on craque. Mais on s’aime suffisamment pour se dire ce qui ne va pas et aller de l’avant ensemble. Parce que parfois le rythme du quotidien nous entraîne frénétiquement et nous submerge, il est important de savoir dire stop et de prendre le temps de se retrouver.

La communication est essentielle dans chacune de nos relations. Apprenons à nous livrer sans peur et sans haine. Montrons à nos enfants qu’une autre voie existe, celle de l’amour et de la confiance.

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