L’autre jour, je fais des courses avec mes enfants.
Arrivés à la caisse, un joli étalage de bonbons bien flashy leur fait de l’œil. Merci à nos amis du marketing pour ces emplacements stratégiques responsables de tant de galère pour les parents !
Là, des petits distributeurs de mini bonbons attendent sagement que mes enfants les achètent. Il y en a de toutes les formes et plein de couleurs. Chacun choisit son personnage et le met sur le tapis de caisse.
Ah ben tiens, on a loupé une étape. J’ai pas dit « oui » en fait !
En plus, manque de bol pour mes chers et tendres, j’essaie de réduire mes déchets. Alors le combo gagnant “bourré de sucre, édulcorants et substances aux noms effrayants” + “maximum plastique” = même pas en rêve !
Donc, gentiment mais fermement, je repose les boites dans le rayon.
Il y a du monde, tous mes articles sont en train de passer en caisse donc il faut que je commence à ranger. Le stress commence à monter.
Évidemment mes enfants ont dit “oui maman, on comprend, allons manger des brocolis !”
Ah ben non ! Parce que ce sont des enfants et non des mini soldats obéissants, dommage !
Donc ils insistent.
Le grand trouve ça très drôle de reposer les paquets de bonbons sur le tapis dès que je les remets en rayon. Et comme le présentoir est contre la caisse – vraiment merci les gars ! – pas moyen de fuir…
Alors on recommence, 1, 2, 3 fois. Je repose, ils reprennent. Le grand se marre, la petite commence à pleurer… Ô joie !
J’attrape gentiment ce petit monde, je paie, je range mes courses, je sors. La première chose à faire pour moi, à ce moment là, c’est de m’éloigner de la source du conflit et laisser le passage aux autres personnes. Oui je préfère gérer ça calmement à l’écart, sans la pression du regard des autres. J’ai pris ma fille dans les bras et on est tous sortis.
Sur le parking c’est plus facile pour discuter et prendre le temps.
Le grand est vite passé à autre chose. Je pense qu’il n’en avait pas tant envie que ça de ces bonbons. Et, incroyable mais vrai, l’enfant est assez sensible à l’argument écologique. Je l’ai recentré sur autre chose, “Aide moi à tirer le caddie s’il te plaît.” Ça lui plaît. Il se sent utile. Tout va bien.
Et ma fille ? Comment dire… c’est une autre histoire !
Elle, l’écologie, ça la concerne moyen et le sucre elle voit pas où est le problème ! Elle a 4 ans en même temps.
Alors dans d’autres circonstances, j’aurais utilisé d’autres moyens : accueillir la colère, accueillir et parler de son envie, parler de l’objet de convoitise… ou m’énerver dans les mauvais jours.
Mais là, elle n’était pas en colère.
Elle était triste, vraiment triste.
Alors je l’ai prise dans mes bras. Je lui ai dit que je comprenais.
“Mais maman j’en ai jamais eu moi.”
Alors voilà, elle a pleuré. Je lui ai fait un câlin. On est restés un peu sur le parking le temps qu’elle se sente mieux.
A aucun moment je n’ai laissé penser que je reviendrais sur ma décision.
Je me suis juste mise à sa hauteur, à son écoute.
J’aurais pu me mettre en colère, leur dire “allez ça suffit vos histoires, c’est comme ça et pas autrement !” J’aurais pu continuer sans les écouter, faire diversion, passer à autre chose.
J’ai choisi d’accueillir l’émotion de ma fille, de l’accepter même si j’en étais le déclencheur.
Je me suis sentie bien. Et je pense que mes enfants aussi. Ce n’était pas si compliqué. Il suffisait de prendre un peu de recul et de se demander ce qui se passait pour elle.
Ce genre d’expérience est difficile pour les parents.
Se confronter à la réaction de nos enfants face à nos refus, les voir en colère ou triste. Je pense qu’on peut accepter ces émotions, même si nous en sommes le déclencheur, sans nous mettre nous même en colère ni céder. Parce que leur émotion est respectable.
Ils ne font pas du chantage affectif, ils n’essaient pas de “nous avoir”. Ils vivent le présent. Ils réagissent. Ils ressentent.
Vous ne savez pas quelle attitude adopter, vous êtes perdus dans le décryptage de leurs émotions, colère, tristesse ou décharge émotionnelle ? Plutôt que de vous énerver et crier, essayer le câlin ! Ça fera du bien à tout le monde et ça marche pour les 3 situations.
Câlins, amour, empathie, accueil des émotions : faites en vos armes de tous les jours !
Et toi alors, quelle est ta technique dans ce genre de situation ? Partage là avec nous en commentaire !