Qu’est ce que c’est pénible parfois les enfants.
Tu rentres, tu es fatiguée, tu as eu une longue journée et ils n’arrêtent pas de te sauter dessus, de faire les andouilles, de courir dans tous les sens, de crier…
Et ce qu’il y a de génial -ou pas- c’est que plus tu es fatiguée et plus ils sont pénibles ! Ils en font des caisses !
Tu as l’impression qu’ils essaient de te pousser à bout, de te faire craquer !
Même si tu leur dis “Je suis fatiguée ce soir, je n’ai pas de patience, j’ai mal à la tête, j’ai besoin de calme…”
Ils sont complètement sourds ou quoi !? Ou alors juste ils s’en fichent complètement de ce que tu vis ?! Franchement parfois tu te dis qu’ils n’ont aucune empathie pour toi, aucun respect, aucune pitié !
C’est tellement dur. Tellement énervant quand tu n’as qu’une seule envie, c’est qu’ils soient ENFIN couchés pour que tu puisses être peinard, tranquille ! C’est fou ça ! C’est quand même pas le bout du monde ce qu’on demande, juste un peu de calme !
Mais alors quoi ? Qu’est ce qu’il se passe ? Qu’est ce qu’ils veulent ?
Ils veulent nous vider de toute notre énergie ? Nous asphyxier, nous faire péter un plomb ? Parfois on a presque l’impression qu’ils nous veulent du mal !
Mais bon sang, qu’est ce qu’ils me veulent ?
Oui, tiens, qu’est ce qu’ils cherchent en vrai ? ET si c’était tout simplement le contact ? Ils cherchent à rétablir le lien, à entrer en relation avec nous. Ils ont besoin de nous.
Donc oui, en fait, quand on dit “il me cherche”, c’est vrai !
Mais pas comme on l’entend.
L’enfant a besoin de lien, de connexion, d’attachement.
Ces comportements pénibles sont des comportements d’attachement, d’appel.
Sa base de sécurité c’est nous, parent, figure d’attachement.
C’est le point d’ancrage qui permet d’aller vers le monde en confiance. C’est le socle, le pilier. Quoiqu’il arrive, je peux compter sur mon parent. Quoique je fasse, mon parent m’aime et me considère. J’ai de la valeur en tant que personne puisque je compte pour lui.
Tout petit l’enfant se construit, se nourrit de la proximité, du contact avec sa mère, son père, ou autre figure maternante. C’est parce qu’on prend soin de lui, d’elle, parce qu’on répond à ses besoins de façon appropriée et prévisible que le bébé s’attache au parent mais aussi à la vie.
Ce lien est fondamental.
C’est par ce lien que le tout petit se construit, se sécurise, se rassure. C’est grâce à ce lien que l’enfant pourra explorer en sécurité. Il peut s’éloigner, il sait que maman/papa est là, quoi qu’il arrive.
Petit à petit l’enfant prend confiance et peut se permettre d’aller un peu plus loin, tout en vérifiant la présence de sa figure d’attachement. Elle est là, tout va bien, je suis en sécurité.
Plus grand, il a toujours besoin de ce port d’attache. Il ne l’exprime pas pareil mais c’est toujours aussi important. Alors il a besoin de savoir que maman est disponible, que papa peut répondre à ses besoins.
Tout éloignement ou inaccessibilité de la figure d’attachement au delà de ce que l’enfant, à ce moment-là, peut supporter, déclenche automatiquement – c’est-à-dire sans que l’enfant le fasse consciemment – les comportements de recherche de proximité auprès de la figure d’attachement.
Extrait de L’attachement, un lien vital, de Nicole Guedeney
Concrètement ?
Imagine, tu es dans le salon, tranquille. Ton enfant joue.
Il n’a, à priori, besoin de rien. Alors tu te dis “chouette, je vais pouvoir lire un peu”.
Et tu n’as pas fini la première page que déjà l’enfant t’appelle de façon urgente, là, maintenant, tout de suite, vite ! Il a besoin de ton aide pour assembler ses jouets, pour lire un livre, pour lui donner un verre d’eau… Si tu n’es pas disponible ça peut vite partir en cacahuète.
Pleurs, cris, bêtises…. Toi qui croyais pouvoir prendre enfin 5 minutes pour toi!!!
Ça marche aussi si tu veux passer un coup de téléphone, prendre une douche, t’allonger deux minutes… Heureusement ce n’est pas à tous les coups.
C’est insupportable mais ce n’est pas contre toi, ce n’est même pas intentionnel, c’est un comportement automatique. Il a besoin de vérifier que tu es disponible pour lui. Il te dit “Maman, papa, j’ai besoin de ton aide. Je ne peux pas faire seul. J’ai besoin de toi.”
Mais qu’est ce que ce serait chouette un enfant qui te laisse tranquille.
Un enfant qui ne te réclame pas sans arrêt. Un enfant qui joue seul. Un enfant qui se débrouille….
J’ai été cette enfant. J’ai besoin d’aide, je demande, on me dit non… je m’en vais. Je ne cherche pas le contact. Je n’attaque pas, je ne titille pas, je n’insiste pas. Je me débrouille seule.
Mais quelle est l’attitude qui a le plus de chance de rétablir la relation ?
Quand l’enfant appelle, pleure, crie… L’adulte finit par répondre. Le lien est conservé, d’une manière ou d’une autre. Il y a une relation.
Mais si l’enfant n’essaie pas, ne cherche pas. Il n’y a aucun espoir. Aucune chance que le parent réponde au besoin.
Je me rends compte aujourd’hui que, enfant, j’ai abandonné. J’ai lâché l’affaire. Je me suis débrouillée seule parce que je n’avais plus d’espoir.
Je n’avais plus d’espoir !
Comment un enfant peut ne plus avoir d’espoir ? Qu’est-ce qui fait qu’un jour l’enfant se résigne, se dit que ce n’est pas la peine d’essayer ? Que ça n’en vaut pas la peine ? Qu’il n’en vaut pas la peine ?
Ma mère était présente physiquement mais pas émotionnellement. Elle a fait ce qu’elle a pu et je me suis adaptée. C’est profondément injuste et cruel. L’enfance c’est l’espoir, c’est la vie, c’est l’insouciance.
Tisse chaque jour le lien qui t’unit à tes enfants.
Comment ? Écoute les, porte les, fais leurs des câlins, joue avec eux, écoute leurs besoins, leurs émotions. Prends soin d’eux et de toi. Partage avec eux tes émotions, la joie, la vie !
Même si c’est parfois difficile, même si tu es imparfait, même si ce n’est pas ce que tu as appris.
Sois suffisamment disponible, suffisamment à l’écoute.
Pas à chaque fois parce que c’est impossible. Mais autant que tu le peux.
Et si un jour “il te cherche”, souviens-toi que c’est bon signe. Le bateau a besoin de revenir à son port d’attache pour se ressourcer. Il a besoin de ce lien pour ne pas partir à la dérive.
Tant qu’il te cherche, il pourra te retrouver !
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