Dimanche après midi, 17h dans un magasin de puériculture. On achète un siège auto, activité hautement réjouissante pour toute la famille.
Évidemment, arrivés à la caisse, un nombre effrayant de tentations pour enfants nous encerclent.
Là, ma fille de 4 ans commence :
“Maman, je veux un flamant rose!”
J’ai mis du temps à voir l’objet attirant sa convoitise mais je ne fus pas déçue ! Une peluche assez conséquente de flamant rose avec un corps rose fushia et des pattes dorées à paillettes ! Oulala ! Pas étonnant que ma fille adore mais moi là, je le sens moyen.
C’est une situation classique. L’autre jour c’était les bonbons à la caisse, ici c’est le flamant rose. Variations autour du thème !
Qui n’a pas vécu ce genre de moment difficile qui peut très vite se transformer en crise cataclysmique ?
Je me suis rappelée d’une technique décrite par Isabelle Filliozat que je n’utilise pas souvent. En tout cas, d’habitude je suis moyen convaincue et du coup ça marche pas trop. Mais là, pour une raison qui m’échappe, j’étais confiante.
L’idée est de satisfaire son envie par la parole et l’imagination, de faire fonctionner son cerveau.
C’est lui faire raconter ce qu’elle ferait avec et que l’envie soit satisfaite par le rêve et l’imaginaire.
Jusqu’à présent, quand je le faisais, j’avais un peu l’impression de retourner le couteau dans la plaie et de faire preuve de sadisme. “ Ah oui tu ferais ça, et ça, et tu le mettrais là. Ce serait super… Mais non ! Mouhahaha !”
En fait, je vous rassure, ce n’est pas l’idée.
On a donc discuté un peu de ce qu’elle aimait dans cette peluche “Ouahou les pattes à paillettes ! Oh et elle a l’air toute douce !” Elle a continué un peu de me dire “oui je la veux!” mais moins vigoureusement. On a continué un peu sur le flamant rose puis j’ai vu des petits kaléidoscopes. J’ai dévié son attention sur eux.
Je me suis dit : au point où on en est, autant y aller à fond ! Ça passe ou ça casse ! On les a regardé, un peu joué avec. Forcément elle a commencé à me dire qu’elle en voulait un…
Puis on a vu des lettres colorées en bois pour accrocher sur la porte. Puis des petits tableaux. Puis des boîtes à Meuh.
Il y avait un peu de monde donc on a bien eu le temps de faire l’inventaire de tous les objets attirants qui nous entouraient. A chaque fois elle les a regardé avec envie, parfois les a touché, a demandé à en acheter un.
Franchement j’étais un peu fébrile mais c’était chouette !
Puis j’ai payé le siège auto, on est sortis du magasin.
Au final, pas de crise ! Tout en douceur.
Accueillir l’envie de son enfant lui montre qu’on l’écoute et qu’on le prend au sérieux.
Ce n’est pas parce qu’on n’accédera pas à sa demande qu’il faut la rejeter violemment. Il a le droit d’avoir des envies.
Imaginez, vous passez devant la vitrine d’un magasin en compagnie de votre amoureux/ amoureuse.
Là vous voyez la robe/guitare/voiture/paire de baskets de vos rêves : “J’aimerais trop l’avoir !” Si votre cher et tendre vous répondait : “Non mais enfin tu as vu combien ça coûte. Allez ça suffit tes caprices, on y va !” comment vous sentiriez vous ?
Alors oui c’est vrai, votre enfant exprime son désir de façon légèrement plus énergique et impérative. Son cerveau immature ne lui permet pas de rationaliser, de modérer ses pulsions. Il ne maîtrise pas bien les nuances du langage. Je veux, je vois, j’aimerais, je pense… Qui est qui ? Qui veut dire quoi ? Selon l’âge de l’enfant, certaines notions sont complètement floues.
Lui faire vivre son envie en parlant avec lui de ce qu’il ferait avec cet objet, ce qu’il choisirait comme modèle, comme couleur, où il le mettrait, l’aide à satisfaire son besoin.
Vous aussi il vous arrive de rêver de l’endroit où vous iriez avec cette jolie robe, de la virée que vous feriez avec cette superbe moto, de l’effet que ça ferait d’avoir ce tableau dans le salon, du voyage que vous pourriez faire avec ce bateau…
Alors quoi, vous aussi vous faites des caprices !?
Faire vivre l’envie n’est pas toujours la méthode appropriée. Tout dépend de la situation, de l’émotion de l’enfant, de notre propre état d’esprit. Parfois il faudra accueillir la colère, la frustration ou la tristesse. Parfois l’enfant sera dans un état second à cause d’un excès de stimuli, de sollicitations et il ne sera pas accessible au dialogue. Il faut savoir s’adapter. Et parfois on essaie une méthode et on se plante. Pas grave ! On apprend de nos erreurs !
Ce jour là ma fille avait juste besoin d’exprimer son envie et on a rêvé ensemble !
Et franchement, ça fait du bien de rêver !
Alors, ça te dit ? Je serais ravie de voir en commentaires les expériences de chacun.