Ah, l’école… Pas toujours facile…
Certains enfants y vont sereinement, confiant le premier jour, puis pleurent les jours d’après. Parce que “un jour c’est rigolo, mais 4 ou 5 jours par semaine, non merci !”
D’autres pleurent le premier jour et finalement trouvent ça assez chouette !
D’autres encore mettent plusieurs jours voire plusieurs semaines pour s’adapter.
Et nous alors ? Nous, pauvres parents, accompagnant notre pitchoune adoré, la peur au ventre, se demandant quelle sera sa réaction du jour.
Quand, soulagé, on le regarde s’avancer avec le sourire pour rejoindre les copains, on se dit que c’est gagné. Et pour une raison qui nous échappe, le lendemain matin, retour à la case départ, séance de cris, pleurs et adieux déchirants.
Comment faire ?
Je te livre mes 4 mots de la rentrée : comprendre, s’adapter, accueillir et communiquer.
Comprendre
Qu’est-ce qui fait que la rentrée est un moment qui peut être si difficile pour certains et beaucoup plus fluide pour d’autres ?
Des contextes différents
Oui parce que tu as bien vu que la petite Louise est entrée dès le premier jour le sourire aux lèvres, conquérante et fière.
Tandis que ton Arthur, lui, pleure tout ce qu’il peut et se cramponne à toi.
Pourquoi la différence est aussi grande entre les enfants ?
Tout simplement parce que leurs histoires sont différentes.
Louise a vu ses aînés côtoyer cette école pendant plusieurs années. Elle s’est déjà amusé dans la cour de récré. Elle connaît les lieux, les maîtresses. Elle est dans un territoire familier.
Arthur, lui, vient de déménager, de changer de ville, d’école, de maison, de copains. Tout est nouveau pour lui. Tout est étrange. Tout est à découvrir.
S’adapter à ce nouvel environnement, se faire de nouveaux amis, ça fait beaucoup de stress pour lui.
Pas de panique, il va s’y faire, il va se créer sa nouvelle routine, ses nouveaux repères. Il aura juste besoin de temps et d’un réservoir affectif bien rempli.
Certaines circonstances augmentent le stress de nos enfants. Parfois ça nous parait évident et d’autres fois on ne se rend pas compte de l’impact que ça a sur eux. Tous les changements sont sources de stress : arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur, déménagement, changement d’école, départ d’un copain… On ne peut pas les protéger de tous les facteurs de stress. La vie est ainsi faite. Ce qu’on peut faire en tant que parent c’est les accompagner au mieux, leur fournir des ressources et rester à l’écoute.
Des personnalités différentes
Et puis certains enfants ont plus de difficulté à gérer la séparation que d’autres. Parce que la séparation active les réflexes d’attachement. Selon l’histoire de l’enfant, il aura plus ou moins de facilité à s’apaiser, à se rassurer. Un antécédent de rupture d’attachement mal vécu peut laisser des traces qu’on sous-estiment : hospitalisation, absences de maman, départ brutal de la nounou…
Quelque soit l’histoire de l’enfant, se séparer de maman, de papa, pour se lancer dans le grand bain, nécessite une sécurité intérieure solide. Il a besoin de créer un nouveau lien avec son école, avec ses copains et avec la maîtresse (ou le maître). Celle-ci va souvent devenir la figure de référence. Elle a un rôle important dans l’adaptation de l’enfant. Parfois ce ne sera pas sa maîtresse ou son maître, mais une ATSEM ou autre adulte qui prendra ce rôle de point de repère. Quelque soit cette personne, le lien peut mettre quelques jours à se créer mais une fois qu’il est en place, ton bout de chou saura vers qui se tourner.
S’adapter
Parce que finalement, en tant que parent, une fois que les portes de l’école sont fermées, tu ne peux pas faire grand chose !
Alors tu t’adaptes !
Chacun son histoire
Pour cela, il faut que tu lâches prise. Tu ne peux pas et tu ne pourras jamais contrôler tous les paramètres de la vie de ton enfant. Et heureusement, pour toi comme pour lui !
Alors respires ! Fais-lui confiance et ne projettes pas ton histoire sur lui.
Pour toi l’école c’était l’horreur ?
Tu n’avais pas d’ami et la maîtresse était une vraie sorcière ? C’est ton histoire.
Tu es sûrement stressée à l’idée que ta fille vive la même chose. Et pourtant il n’y a aucune raison que ce soit le cas. Par contre, il se peut que par tes gestes, ton attitude, tes mots, tu transmettes à ton enfant l’inquiétude, voire l’angoisse qui te ronge. Elle peut se dire que si papa est dans cet état, c’est que ça doit être un peu dangereux tout ça. Si maman est si tendue en la déposant devant le portail, c’est que cet établissement ne doit pas être si sécurisant que ça…
Alors que faire ? Parce qu’on ne peut pas non plus se transformer en robot et s’empêcher de ressentir de la peur, de l’appréhension… Parce que notre histoire est là, présente, et que notre enfant intérieur s’agite.
Tout d’abord, prends soin de toi. Oui, je sais, je me répète pas mal à ce sujet mais c’est vraiment un point qui me tient à cœur. (J’ai écris un ebook à ce sujet 😉)
Ecoute ton enfant intérieur, ses craintes, ses doutes et prends soin de lui. Et en même temps, prends conscience que ce n’est pas l’histoire de ton enfant qui est concernée. Plus tu arriveras à distinguer tes émotions passées et la situation présente, plus tu te sentiras serein.
Quand tes sensations prennent le dessus, quand ton angoisse monte et que tu sens que ça fait écho à ton enfance, exprime-le. Mets des mots sur ce qu’il se passe pour toi. En expliquant à ton fils ce qui t’agite, tu lui permets de prendre de la distance avec ça. Il peut se détacher de tes émotions, il sait qu’elles ne lui appartiennent pas.
Chacun sa solution
S’adapter c’est aussi se réinventer chaque jour et trouver la solution qui convient à ton enfant.
Si sa rentrée est vraiment difficile et que tu peux le récupérer le midi, l’après-midi dans certains cas ou dès la sortie de l’école, ça peut l’aider. Mais ce n’est qu’une idée parmi d’autres et pas forcément celle qui te conviendra à toi ou même à ton enfant.
Pour certains, rentrer manger à la maison le midi signifie une séparation de plus l’après-midi. Pour d’autres, ce serait chouette mais les contraintes de travail ne le permettent pas. De mon côté, les enfants me font des reproches quand je viens les chercher plus tôt parce qu’ils n’ont pas eu le temps de jouer avec leurs copains ou de finir leur activité du périscolaire. Chaque enfant est différent et chacun trouve sa propre solution.
Parfois, on trouve une petite astuce qui fait toute la différence. Diminuer la douleur de la séparation grâce à un symbole du lien qui nous lie peut être un outil simple et magique. On peut se dessiner un petit coeur sur la main, garder une photo de maman, un bout de t-shirt de papa, un dessin… Tout est possible ! La seule limite c’est votre imagination à toi et à ton enfant ! Et si vous vous donniez un rendez-vous mental ? “A l’heure du déjeuner, pense à moi et dis-moi en pensée tout ce que tu veux me raconter. Je penserais à toi au même moment.”
Donner des ressources
Il y a des situations où l’enfant a besoin d’autre chose. Il peut se retrouver confronté à des moqueries, à des instants de solitudes, à des petits coup de blues. Tu ne pourras pas être présent à ces moments-là. Et tu ne peux pas les éviter. Par contre, tu peux apprendre à ton fils ou ta fille, comment traverser ses épreuves.
“Si quelqu’un se moque de toi, ne prends pas ses mots cailloux. Laisse-les lui. Tu peux visualiser un bol devant toi où les insultes tomberont. Imagine-toi avec une armure indestructible, un bouclier magique… Tourne-lui le dos et pars ailleurs. Préviens les adultes si tu en ressens le besoin.”
“Si tu te sens seul, triste, tu peux penser à moi, à quelqu’un que tu aimes.”
“Fais appel à tes souvenirs et replonge dedans.”
“Projette-toi dans le futur et imagine ce que tu feras de chouette après.”
Parce que donner des ressources à un enfant l’aide à devenir autonome, à prendre confiance en lui et à avancer.
Accueillir
Que ce soit à la rentrée, avant ou après les vacances, à la fin de l’année, il y a des périodes où le parent doit s’attendre à des retrouvailles mouvementées.
Et là, il faut être bien préparé !
L’école, quelque soit l’âge, c’est du stress. Même quand ça se passe bien.
L’enfant doit s’adapter à son environnement, se conformer aux règles de l’établissement mais aussi aux règles sociales de ses copains. Il subit du bruit, vie des émotions fortes…
Forcément le soir, il a besoin de décompresser.
Tu visualise la cocotte-minute sur le point d’exploser ? Et bien, toi, heureux parent, tu vas avoir le privilège de faire sauter le couvercle et de te prendre le retour de forces en pleine poire.
Pourquoi toi ? Encore une fois parce que tu es la base de sécurité de ton adorable bambin. Avec toi, il sait qu’il peut “se lâcher” et qu’il ne sera pas rejeté. Et c’est hyper important qu’il puisse le faire. Donc, sois prêt et garde bien à l’esprit que ce n’est pas contre toi.
S’il est triste, accueille sa tristesse, sois présent. Mais ce n’est pas la tienne.
S’il est en colère, laisse-lui la possibilité de l’exprimer et apprends-lui à le faire sans violence.
S’il est joyeux, offre-lui la liberté de chanter, danser, sautiller !
Quelque soit son émotion, c’est la sienne. Tu peux lui offrir une oreille attentive sans pour autant lui donner de conseils, d’avis, de jugements. Tu peux lui proposer des mots à mettre sur des sensations mal comprises sans interpréter ce qu’il te dit ou donner ton point de vue.
S’il part dans tous les sens, qu’il fait n’importe quoi, c’est le stress qui s’exprime. Il ne contrôle rien. Il a juste besoin de paroles et de gestes doux et rassurants.
Communiquer
La communication n’est pas toujours simple mais elle est fondamentale.
Plus de questions, moins de réponses
Si tu veux savoir ce qui se passe dans la journée de ton enfant, évites de lui poser trop de questions. Le harceler ne sert à rien. La plupart du temps, il ne saura pas quoi te répondre.
Pour les plus petits, la notion de temps est tellement aléatoire qu’il est possible qu’il te raconte aujourd’hui un truc qu’il a fait pendant les vacances. Et puis, il faut l’avouer, parfois on leur pose plein de questions sans vraiment leur laisser le temps de répondre.
Alors si tu veux avoir des infos, un conseil : ne parle pas trop et tend l’oreille !
Un allié pour l’année
Je ne peux pas te parler de communication à l’école sans te parler de la maîtresse ou du maître de ton enfant. De nos jours, plan vigipirate et compagnie, les relations parents-enseignants sont de plus en plus limitées. Si tu as besoin de plus d’informations sur ce qui se passe, si tu as des doutes, si tu sens un mal-être chez ton enfant, parles-en avec son enseignant.
Quand on reste avec des doutes, des mauvaises impressions, on peut se faire des idées sur ce qui se passe. Les malentendus partent d’un tout petit rien et de fil en aiguille peuvent creuser des fossés énormes entre l’école et les parents. Alors si tu sens que quelque chose cloche, parles-en.
Quelque soit l’âge de l’enfant, la rentrée est une période particulièrement sensible.
Comprendre, s’adapter, accueillir et rester à l’écoute sont les verbes qu’il va te falloir maîtriser pour faciliter cette étape.
Pour rendre tout ceci possible, n’oublie pas de remplir ton réservoir affectif et celui de ton enfant, chaque jour, le plus possible et dès que possible. Prend du temps pour toi, respires et n’oublie pas ta dose quotidienne de câlins et de mots doux !
Tu es toujours à cran malgré tout ? As-tu pris le temps de télécharger l’e-book « les 5 piliers du parent bienveillant » ? tu y trouveras sûrement des clés pour repartir du bon pied ! 😉
4 Commentaires
Article d’actualité ! Je rencontre ce soucis avec ma 2è fille. Elle vient de rentrer en PS, sa grande soeur en CP. Elle a donc connu l’école maternelle, y est allée emmener sa soeur, récupérer sa soeur, elle avait hâte d’y aller et puis…la séparation le matin est compliquée. J’ai essayé le coeur dans la main, lui expliquer la veille le déroulé du lendemain, remplirson réservoir émotionnel….. La seule solution qui semble fonctionner : la laisser avec l’atsem ou la maitresse. Mais elles ne sont pas toujours disponibles pour accueillir ma fille en individuel (d’autres parents et enfants peuvent les solliciter à ce moment-là, ce qui est normal) et je me retrouve seule à gérer et n’arrive pas à partir de la classe sans qu’elle me suive. Je suis. enceinte de 8 mois, peut-être que cela engendre chez elle des angoisses, difficile de savoir, Par contre une fois que je suis partie, plus rien, elle participe aux activités de la classe. Bref, ce n’est pas simple. Comme tu dis, chaque enfant, chaque parent, chaque histoire est différent.e.
Oui, chaque enfant est différent. La séparation est une étape difficile. La grossesse est aussi un élément important à prendre en compte. C’est compliqué pour l’enfant de comprendre ce qui se passe et ce qui va se passer à l’arrivée de son frère ou de sa sœur. La bonne nouvelle c’est qu’elle passe une bonne journée après. Petit à petit elle va se trouver des repères à l’école et arrivera à se séparer de toi plus facilement. Bon courage !
Bonjour Julie
J’ai déposé mon fils ce matin pur s rentrée de CM1… Il est grand mais pourtant cette année il a pleuré pendant tout le temps d’accueil en me disant qu’il ne voulait pas travailler et se « casser la tête » . Il a toujours eu du mal à se lier aux autres, il est un peu solitaire. Et là ce matin il a été séparé de ses ancien camarades car il se retrouve dans une classe mixte et les CM1 ne sont que 7 dont 2 autres garçons avec qui il s=ne s’entendait pas. Grosse crise de larme au moment de rentrer en classe. que dois-je lui dire ce soir pour le rassurer?? Pouvez-vous m’aider à passe ce cap? J’ai envoyé un mail à la directrice pour savoir si on pouvait le changer de classe mais je doute que cela soit possible …
Bonjour,
C’est tellement difficile de vivre ça avec son enfant.
Il n’y a pas de formule magique pour cela. Par contre, être là, à l’écoute, accueillir sa tristesse et sa colère… c’est déjà énorme. En reformulant ce qu’il dit et en étant à l’écoute, on lui permet d’exprimer son émotion puis, dans un second temps, de contacter ses ressources et de trouver ses propres solutions.
On ne peut pas toujours empêcher nos enfants de vivre des moments difficiles. Mais on peut être là, à leurs côtés, écouter ce qu’ils vivent et accueillir leurs émotions.
On peut en parler en privé par mail si besoin.
Julie