J’ai eu une discussion intéressante l’autre jour avec un ami. Celui ci me disait qu’il n’aimait pas l’expression “parentalité positive”. Ça sous entendrait qu’il y a une parentalité négative.
Je lui explique alors que l’aspect positif est lié au fait que l’on insiste sur les qualités et les compétences des enfants. Il est vrai que dans l’éducation classique on a plutôt tendance à souligner ce qui ne va pas. Mon ami me répond alors “du coup on ne s’occupe pas de ce qui ne va pas ? »
Je trouve cette remarque très intéressante parce que, en effet, certaines personnes pensent que la parentalité positive ce n’est que valoriser, encourager, discuter… Mais ce n’est pas ça. Il s’agit également d’enseigner de nouvelles compétences, de favoriser la persévérance et l’autonomie.
Pourquoi “parentalité positive” ?
On ne va pas se battre sur les termes. Certains parlent de parentalité bienveillante, consciente… Au début, je cherchais aussi la bonne expression. Le terme “bienveillant” ne va pas mieux que celui de “positif” si on considère que c’est en opposition à l’éducation classique qui serait alors “malveillante” ou “négative”.
Cette expression ne sort pas de nulle part. Si, personnellement, j’ai choisi de parler de “parentalité positive”, c’est tout simplement parce que c’est le terme employé par le Conseil de l’Europe. Voilà tout. C’est donc l’expression officielle.
Alors si on arrêtait de pinailler sur des mots et qu’on se concentrait sur les apports de cette approche ?
De quoi parle-t-on quand on évoque la “parentalité positive”?
Cette approche éducative, celle que je défends et que j’essaie d’appliquer au quotidien, s’appuie avant tout sur les neurosciences et sur la théorie de l’attachement.
Rappelons que jusqu’à l’invention de l’imagerie cérébrale, la seule façon de savoir ce qui se passait dans le cerveau était d’attendre gentiment un décès. Et oui, jusque là, les théories médicales se fondaient sur les observations faites sur les corps des défunts. Heureusement, maintenant, on a accès à des informations en temps réel de ce qui se passe dans le cerveau, dans le corps, dans le vivant et ce, sans causer la moindre douleur aux sujets observés. Et ça, ça fait une différence non négligeable.
On sait maintenant que lorsqu’on met la pression à quelqu’un ou que l’on crie, punit, humilie, on déclenche le mécanisme du stress et tout ce qui va avec : attaque, fuite, figement…
On sait aussi que la mémorisation et l’apprentissage sont beaucoup plus efficaces quand on y associe le jeu et la joie.
Un autre regard sur l’enfant
C’est pour tout ça qu’il est temps de changer notre façon de voir les enfants.
Contrairement aux théories de Freud qui considéraient que l’enfant était un être de vices à contraindre et à remodeler, la théorie de l’attachement considère que le nouveau-né vient au monde bon et aimant. Le tout-petit a besoin de la protection et de l’amour de l’adulte pour s’accrocher à la vie, se sécuriser et ensuite aller à la découverte du monde. Il a besoin que son parent soit à l’écoute et réponde à ses besoins afin de se construire une base solide de confiance.
Ce n’est pas un caprice ou une façon de nous manipuler. Il s’agit simplement d’un mécanisme qui assure sa survie. C’est ancré dans nos gènes, dans notre processus d’évolution. C’est ce qui a fait que l’espèce humaine est encore là aujourd’hui. Parce que si les petits hommes des cavernes ne s’étaient pas accroché à leurs adultes référents et étaient resté bien sages où on les posait, pas sûr qu’ils auraient tenu longtemps dans la nature.
Revenons sur les mots
Ok, on a donc fait le point sur les fondements de la parentalité positive. Maintenant, revenons sur les mots.
“Parentalité” je pense que c’est clair pour tout le monde. On sait de quoi on parle. Je précise quand même que cette approche ne concerne pas que les parents. On serait d’ailleurs plus clair en parlant d’éducation positive. Car il ne s’agit pas que des parents. Tous les adultes ont de l’impact sur les enfants et notamment les professionnels de la petite enfance, de l’éducation ainsi que le corps médical.
Des adultes qui comptent
Imagine un peu un monde où tous les adultes seraient à l’écoute des émotions, des besoins. Si chacun s’adaptait au stade de développement de l’enfant. Si chacun savait que le cerveau met du temps à maturer et que la meilleure façon de l’aider est de l’accompagner avec calme et empathie.
Si les établissements scolaires permettaient aux enfants de répondre à leurs besoins physiologiques : aller aux toilettes quand ils en ont besoin, bouger quand leur corps le réclame, affirmer leurs convictions et choisir leurs activités.
Ce serait le chaos ? Ou au contraire, un environnement beaucoup plus calme ? Car si on enlève tous ces facteurs de stress, toutes ces contraintes, les élèves sont nettement plus motivés et sereins. Et ce n’est pas une théorie, de telles écoles existent.
Sans aller aussi loin, de plus en plus d’enseignants se forment et adaptent leur façon de faire. Ils favorisent l’empathie et l’autonomie. Ils encouragent et soulignent les réussites plus que les échecs. Chacun en fonction de ses moyens et de ses connaissances, beaucoup se donne du mal pour améliorer le quotidien de leurs élèves.
Tous les adultes sont concernés par cette approche : parents, enseignants, médecins, grand-parents, amis, personnels de crèche, nounous…
Mais alors qu’est-ce qui est “positif” ?
Pourquoi ce terme de positif ? Et pourquoi pas “bienveillant”, “conscient” ou encore “neuroscientifique”, “empathique”…
On peut y répondre de plusieurs façons.
Orienté sur les aspects positifs de l’enfant
Cette parentalité est positive parce qu’elle part des compétences de l’enfant, de ce qu’il sait faire. Elle se base sur l’encouragement et le soutien. Elle s’aide des émotions et sentiments dits positifs pour favoriser les apprentissages : la joie, la gratitude, le sentiment d’accomplissement.
Lorsque tu soulignes les réussites de ton fils, il se sent fort et fier. Il prend confiance en lui.
Quand il s’est donné du mal mais que les résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances, si tu remarques tous les efforts qu’il a fait, tu l’aides à se relever et à apprendre de ses erreurs.
Il ne s’agit pas de le féliciter quoiqu’il arrive. Il s’agit de ne pas ajouter tes reproches à la déception qu’il ressent déjà. Le but est de l’encourager à persévérer. L’échec n’est pas une fatalité en soi. Les erreurs nous aident. Elles sont même nécessaires à l’apprentissage. Encore faut-il savoir rebondir.
Si la perfection est la seule option envisageable, mieux vaut ne pas se lancer dans quelque chose de nouveau. Le droit à l’erreur donne la permission d’essayer, de tenter. Quelque soit le résultat, j’en aurai appris quelque chose.
Alors est-ce qu’on ne s’occupe que du positif ?
Dans toutes les justifications au mot “positif” celle qui me parle le plus c’est de se dire que la parentalité positive consiste dans le fait de mettre toute son énergie sur les comportements attendus plutôt que ce qu’il ne faut pas faire. C’est diriger son attention sur le but à atteindre, sur la compétence que l’on souhaite enseigner sans se focaliser sur ce qui a été mal fait.
Tout simplement parce que lorsque tu insistes sur ce qu’il ne faut pas faire, tu enregistres dans ton cerveau et celui de l’enfant les comportements négatifs. L’image qui s’imprime dans ton mental et celui de ton petit est celle de ce que tu veux faire disparaître. Plus tu insistes sur ce processus et plus tu amplifie cette image. Elle devient donc la réponse la plus évidente à une situation.
Par ailleurs, quand tu fais ça, tu n’es pas sûr que l’enfant connaisse l’alternative. Sait-il ce qu’il pourrait faire autrement et comment ? A-t-il les ressources nécessaires pour s’adapter, corriger ses actions ?
Tirer le positif de la situation
Alors la meilleure façon, pour moi, de s’occuper des comportements “négatifs” de l’enfant c’est d’y voir le positif. Ils me renseignent sur ce que vit ma fille, mon fils. Il me donne une opportunité de mieux le comprendre et de l’aider.
Que signifie ce comportement ? Que me dit-il ? Quel est le besoin de mon enfant ? Quel est le message ?
De cet événement désagréable, il en ressortira une meilleure connaissance de mon loulou. Notre relation en sera renforcée et sa confiance en lui et en moi en ressortiront grandies. Notre lien se solidifie à chaque épreuve dépassée. Et pour couronner le tout, j’apprend chaque jour à me dépasser et je leur enseigne de nouvelles compétences.
Mes enfants me font grandir chaque jour. Ils me donnent de nombreuses occasions, parfois un peu trop, de me remettre en question, de travailler sur moi, de chercher de nouvelles façons de faire. Ce sont eux qui font de moi la mère que je suis. Ils m’ont obligé à revisiter mon passé, à travailler sur mes émotions, à prendre soin de moi. Et je t’invite à faire de même car ça change tout. (Pour t’aider, télécharge gratuitement l’e-book “les 5 piliers du parent bienveillant”)
Ma parentalité a fait de moi celle que je suis. Elle a changé ma vie, mon quotidien, mon être.
Toute cette évolution, tous ces changements, ce n’est que du positif.
Alors, elle est pas belle la parentalité positive ?
Et toi, quelle est TA définition de la parentalité ?
Tu souhaites un accompagnement pour améliorer ta relation avec ton enfant ?
Prends rdv avec moi ici !