“NON MAIS TU VAS TE CALMER OUI ! ! ! !”
Ça te dit quelque chose ?
Situation vue ou vécue un nombre incalculable de fois !
Si on y réfléchis un peu, c’est un peu surréaliste non ?
Si tu veux que ton enfant se calme et que tu lui cries dessus “NON mais tu vas te calmer!” Il y a assez peu de chance que ça marche. Proche de zéro en fait.
Tout simplement parce que 1) quand on te crie dessus, ça augmente ton niveau de stress et donc ça aide pas vraiment à retrouver un état serein et 2) le cerveau fonctionne en miroir : tu bailles, je bâille; tu cries, je crie !
En fait, on fait hyper attention à ce qu’on dit mais pas à ce qu’on fait.
La plupart des parents évite de dire des gros mots devant les enfants, surtout les tout petits.
Conscients que celui-ci est en train d’apprendre à parler, qu’il enregistre tous les mots entendus, on reste vigilant à ne pas laisser échapper de mots socialement incorrects. Parce que le jour où notre petit trésor en culotte courte sort un magnifique “Pitain” tonitruant à la caisse du supermarché, on fait pas les fiers !
Il est évident pour la plupart des parents que lorsque l’enfant apprend à parler, il enregistre ce qu’il entend et le ressort. Ce sont nos mots qui deviendront les siens.
Pourquoi ne faisons nous pas la même chose sur nos comportements ?
Parce que l’enfant apprend de la même manière. Ce sont nos comportements, nos attitudes, notre façon de gérer les émotions, nos interactions sociales qui lui serviront de base. Il ne calque pas sa manière d’être sur la nôtre, heureusement, mais il en est fortement influencé. Bien plus que par tous nos discours et nos explications.
Si tu veux que ton enfant range sa chambre mais que ton bureau est un vrai capharnaüm, tu risques de ne pas être crédible. Alors hop, commence par appliquer tes propres consignes. Fais ton propre rangement. Et si tu ne fonctionnes pas comme ça, si tu as besoin de tout étaler sur ton bureau, que tu t’y retrouves mieux comme ça, alors demande toi pourquoi ton enfant n’aurait pas le droit de faire pareil.
Si les gros mots sont interdits et que tu jures comme un charretier dès que tu es contrarié, ça ne marche pas non plus. Parce que s’il est vrai qu’on fait attention à la période d’acquisition du langage, on lâche souvent un peu la bride après.
Parce qu’on se dit qu’il va en entendre ailleurs alors pourquoi se priver ? Mais comment imposer à l’enfant une règle que l’on ne suit pas ? Pas de langage grossier à la maison, ça s’applique à tous. Alors trouve des mots rigolo qui déchargent ta colère mais qui passent bien en société: “Sapristi”, “Saperlipopette”, “Fichtre”. En plus, ça donne un petit côté rétro chic !
Incarner le changement
Alors on prend un petit cahier, une feuille ou une appli mémo et on se note ce qu’on veut apprendre à notre enfant. Par exemple: gérer sa colère, être à l’heure, rester zen, faire preuve d’empathie, parler poliment… Et on y va pour soi. On incarne le concept. On se fait exemple de ce qu’on veut lui apprendre.
L’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul.
Gandhi
Alors on y va mollo quand même. Il faut aussi rester indulgent envers soi. Difficile de transmettre des notions que l’on n’a pas apprises soi même. On se laisse le temps de l’apprentissage et le droit à l’erreur. On en profite pour définir nos priorités, garder des objectifs réalisables. Il est bon de lâcher prise sur certaines choses pour garder notre énergie sur l’essentiel.
Apprendre en famille
Le top du top, on explique notre démarche à l’enfant. On apprend ensemble.
“Tu vois j’essaie de mieux gérer mon stress mais c’est quelque chose que je ne maîtrise pas encore. Parfois j’échoue mais ce n’est pas grave. J’ai confiance. Je vais y arriver.”
Montrer à son enfant qu’on n’est pas parfait, qu’on rate aussi parfois mais que ça nous permet de progresser. Ce n’est pas une marque de faiblesse mais une marque de confiance. C’est être honnête et sincère avec lui. C’est savoir que l’amour et le lien qui nous lient sont forts et ne reposent pas sur un idéal irréel.
Savoir faire de ses erreurs une source de progrès est une grande richesse.
Si on peut transmettre ça à notre enfant on lui offre un vrai pouvoir pour sa vie actuelle et future. On développe sa confiance en ses compétences.
Il sait que, lui aussi, il peut essayer, rater et recommencer.
Et quand on a surmonté un obstacle ou quand il a surmonté un obstacle, on s’arrête 5 minutes et on se repasse le film ensemble. On se refait la chronologie des événements. Histoire de réaliser le chemin parcouru, de prendre conscience de nos ressources et de bien ancrer dans notre cerveau les mécanismes appris.
“Tu vois, là, j’étais très en colère. Je suis sorti prendre l’air quelques minutes, j’ai griffé l’air dans tous les sens. Puis quand je me suis sentie calmée, j’ai pu expliquer ce qui m’avait mis en colère et on a pu trouver une solution ensemble.”
Être l’exemple des valeurs et des qualités que l’on veut pour notre enfant est un merveilleux outil d’apprentissage à la fois pour lui mais aussi pour nous. Cela nous permet de réaliser le chemin à parcourir, les difficultés à traverser. Faire ce chemin avec notre enfant nous rapproche et nous unit.
Quoiqu’il arrive et quoiqu’on fasse, on ne peut pas tout maîtriser. Nous ne modelons pas l’enfant à notre guise, nous ne faisons que le guider de notre mieux, lui donner des ressources, l’entourer de notre amour.
Apprenons ensemble, jouons ensemble, traversons les émotions ensemble et laissons nos enfants choisir leur propre chemin !
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