Quand il est tout-petit, tu connais tout de la vie de ton enfant. Chaque détail, chaque évolution. Tout ce qu’il fait, tout ce qu’il mange, tout ce qu’il élimine ! Forcément, il est tout le temps avec toi. Puis viennent les premières séparations, il fait des choses sans toi ! La plupart du temps, on te raconte encore tout dans le menu détail. Ce n’est pas pareil mais tu as quand même l’impression de tout savoir.
Puis vient le moment de l’école, ce monde fascinant et à part où ton enfant évolue sans toi. Et là, tu en sais de moins en moins. D’autant plus si, comme moi, tu dois t’arrêter au portail de l’école pour des raisons de sécurité. #planvigipirate
Et plus il grandit, plus il passe du temps loin de toi et moins tu en sais !
Et comme tu ne peux pas te transformer en petite souris pour voir ce qu’il fait de ses journées, tu attends avec impatience qu’il te raconte !
Oui mais voilà, ce n’est pas toujours simple !
Mais comme je suis sympa, je te partage 4 astuces pour faire parler ton enfant. Et promis, ça ne fera mal à personne !
1. Ne rien dire !
Et oui ! Je pense que l’article pourrait s’arrêter à ça ! Mais j’ai dit que j’étais sympa alors on va aller plus loin.
Pour autant, si tu veux que ton enfant te parle, évite de trop lui poser de questions !
Déjà parce qu’on a tendance, tant notre curiosité est vive, à poser des tonnes de questions sans laisser le temps de répondre.
“Tu as passé une bonne journée ? Qu’est-ce que tu as fait ? Et la maîtresse elle est gentille ? Et tu as des copains ? Et tu as bien mangé à la cantine ?”
Et ce n’est pas réservé aux jeunes enfants ! On fait pareil avec nos ados, nos conjoints voire même parfois nos amis !
“Tu as passé de bonnes vacances ? Tu as visité quoi ? Il faisait beau ?…”
Alors que le vrai secret c’est d’écouter !
Notre temporalité n’est souvent pas la même que celles de nos enfants ! Alors si tu veux qu’ils te parlent, laisse-leur le temps.
Et puis, quand tu sors de ta journée ou d’un événement, tu as parfois besoin d’un temps de pause avant de parler. Le côté interrogatoire dès la sortie est un petit peu oppressant. Ça te coupe de tes pensées, de tes sensations.
L’excès de questions limitent les échanges à un passage en revue des moments de la journée. Je trouve ça dommage de rester dans le mental sans avoir le vécu émotionnel de l’enfant.
Surtout que, en fonction de l’âge, le discours peut être assez décousu ! On se retrouve facilement avec un joyeux mélange de ce qui s’est passé hier, avant-hier et aux dernières vacances chez tonton René !
Pour moi, ce qui importe n’est pas tant le contenu que la libération de la parole.
Encore une fois, la vraie question est : quel est ton but ? Ce que tu veux c’est savoir ce qui se passe dans la vie de ton enfant et satisfaire ta curiosité ou être là pour accueillir ses émotions, ses doutes, ses questionnements ?
Les deux sont valables. Les deux sont possibles et ne sont pas incompatibles !
Tu es curieux de savoir ce qui se passe dans ses journées ? Ok, c’est naturel !
Alors voici 3 astuces plus concrètes pour avoir plus d’informations quand ton enfant rebelle ne se confie pas spontanément.
2. Les comparatifs
Parce qu’une journée bien remplie ne peut se résumer en une seule phrase, la question “qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ?” peut paraître vertigineuse.
Quand tu poses une telle question à un enfant c’est difficile pour lui de faire le tri.
Alors tu peux essayer de lui demander de te raconter ce qu’il a le plus aimé dans la journée.
Ou ce qu’il a le moins aimé.
Ou une chose qu’il retient de sa journée.
Ce sera une belle amorce et il sera libre de t’en dire plus si le coeur lui en dit ou s’il se sent inspiré.
3. Le jeu de la vérité
Propose à ta fille ou ton fils un jeu : chacun son tour, vous racontez 1 anecdote qu’il vous est vraiment arrivé aujourd’hui et 2 histoires inventées. Le but sera de démêler le vrai du faux.
C’est un petit exercice que j’ai expérimenté avec mes enfants et c’est un échange assez sympa.
En fonction de l’âge de tes enfants, tu peux inventer des histoires plus ou moins probables.
L’idée étant d’en apprendre un peu sur ce qui se passe dans sa vie mais surtout de passer un bon moment ensemble et de rigoler. Parce que rire ensemble, jouer ensemble, nous rapproche. Plus tu tisses ce lien avec ton enfant, plus il sera à même de se confier à toi.
4. Moment de gratitude
La dernière astuce que je voulais partager avec toi peut même devenir un rituel. Elle peut devenir une habitude très bénéfique.
Chaque jour, dire une chose que l’on a fait dans la journée pour laquelle on est fier/content de nous.
Par exemple, au moment du repas ou du coucher, chacun raconte un moment de la journée où il a fait quelque chose qui le rend fier de lui. Oui, “chacun raconte” donc les parents aussi ! On donne toujours l’exemple.
Avec cet exercice, en plus de savoir ce que ton fils, ta fille aura fait dans sa journée, tu lui permets de se sentir compétent. Chaque jour, petit à petit, chacun ancre des sentiments positifs envers lui-même et renforce sa confiance. En plus de ça, plus tu visualises et enregistres ce que tu fais de bien, plus tu te concentres sur les émotions positives que ça te procure et plus tu as envie de recommencer. On rentre donc dans une spirale bénéfique : je fais le bien, ça me procure de la joie et j’ai envie de faire encore le bien.
Voilà donc quelques astuces pour améliorer ton quotidien et assouvir ta curiosité de parent tout en consolidant les liens familiaux.
Je rajouterais à ça qu’il faut savoir trouver le moment idéal et faire attention à notre réaction quand notre enfant se livre enfin à nous.
Le bon moment
D’une manière générale, le timing est un élément clé de la communication.
Si tu essaies d’échanger avec ton enfant au moment où il est à fond dans son jeu ou en train de courir dans la rue avec ses copains, il y a peu de chance que ça marche.
Ça peut paraître évident et pourtant on se plante si souvent !
Que ce soit avec notre enfant ou avec d’autres adultes, il arrive très fréquemment qu’on oublie de vérifier la disponibilité de notre interlocuteur. On se sent prêt, nous, là maintenant à discuter, alors on y va. Et puis ça ne marche pas. Alors on est vexé, on s’énerve. On se dit que l’autre est impoli, mal luné, fermé.
Serait-il possible qu’on ait raté une étape ?
La relation se joue à deux. Ce serait pas mal de penser à regarder où en est l’autre avant de se lancer. Juste prendre le temps de s’ajuster, de s’accorder. Prendre le temps d’entrer en contact.
Mises en garde
Même si tu as très envie de savoir ce qu’il se passe pour lui et qu’il te raconte tout, ne le force pas. Ton enfant a besoin de son espace privé, de sa bulle d’intimité.
A la naissance, l’enfant ne sait même pas qu’il est un individu à part entière. Petit à petit, il se détache et se construit sa propre identité. C’est pour cela qu’il a besoin de te dire “Non” à 2 ans. C’est aussi pour cela qu’il ne te racontera pas tout.
D’ailleurs ce n’est que vers 4-5 ans qu’il acquiert la théorie de l’esprit. C’est-à-dire ? C’est le moment où il comprend que ce qu’il sait lui, tu ne le sais pas forcément. En gros que tu n’es pas au courant de tout ce qui se passe dans sa tête. Alors, là, forcément, il découvre qu’il a un super pouvoir ! Il sait des choses que tu ne sais pas ! Pourquoi voudrais-tu qu’il te dise tout ?
Ensuite vient l’adolescence, où ton jeune a besoin de s’affirmer. Il a besoin de se créer sa propre personnalité, ses propres valeurs. Ce n’est pas qu’il te rejette ou qu’il ne veut pas être ou faire comme toi. Il veut devenir lui ! Pour cela, il a besoin de chercher, de tester et pas forcément de te raconter.
Et quelque soit ce qu’il te raconte et son âge, rappelle-toi qu’il a avant tout besoin d’être écouté, accueilli. Dans un premier temps, accueillir ses sentiments, ses émotions, sans jugement, sans conseil, sans explication. Juste une écoute attentive et respectueuse.
Dans un second temps, tu pourras lui donner quelques informations éventuellement et l’aider à trouver ses propres solutions.
Parce que, ce qu’il nous manque le plus dans la société actuelle, c’est d’être accueilli, écouté, entendu. C’est parfois difficile en tant que parent, mais aussi en tant qu’ami, conjoint, collègue, de ne pas se précipiter dans la consolation, la minimisation, le conseil… Et pourtant, ça fait tellement de bien d’être juste accueilli dans notre état émotionnel. Lorsqu’on se livre à quelqu’un de confiance et que cette personne passe tout de suite dans le conseil et la consolation, on se sent incompris.
Le risque de ce genre de réaction, si on fait cela quand notre enfant se confie, c’est qu’il n’ait plus envie de recommencer. Et là, même avec mes supers astuces, ça va être plus compliqué !
Tout au long de sa vie, tu es là pour ton enfant. Tu es un pilier sur lequel il peut s’appuyer s’il en a besoin. Il peut venir se ressourcer auprès de toi, se recharger en énergie positive, remplir son réservoir. Cette force, cette sécurité lui permet d’aller à la découverte du monde, de son monde. Fais-lui confiance ! Accueille-le. Ecoutes-le.
Plus tu écoutes, plus il saura qu’il peut te parler en toute confiance.
4 Commentaires
Bonjour et merci Julie pour ce super article ! Je te partage notre astuce du soir, pendant le repas, nous échangeons de temps en temps en famille sur notre déjeuner sous forme que jeu, chacun donne un seul aliment à la fois «aujourd’hui j’ai mangé … » puis c’est le tour du voisin.
Peu importe l’ordre dessert, entrée, goûter et on fait plusieurs fois le tour de table.
Parfois quelques minutes sont nécessaires pour se souvenir alors j’entends « alors en premier, j’ai bu de l’eau ».
Super ! Bonne idée ! Le jeu est une super façon de communiquer ! Merci pour ton partage !
Merci pour ces conseils Julie.
Avec plaisir !